Charlie Hebdo : "assez peu de doutes sur les responsables"

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INTERVIEW E1 - Selon l'expert en terrorisme Claude Moniquet, la cible et le modus operandi désignent des islamistes radicaux déjà entraînés.

Pour l'heure, ils sont toujours en fuite. Les auteurs de la fusillade qui a éclaté mercredi matin dans les locaux de Charlie Hebdo, à Paris, faisant au moins 12 morts, sont pour le moment toujours dans la nature. Ils ont pris la fuite dans une Citroën de couleur noire, en direction de la porte de Pantin. Ils y ont ensuite braqué un automobiliste et percuté un piéton dans leur fuite.

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On en sait donc peu sur leur profil, mais selon l'expert en terrorisme Claude Moniquet, invité mercredi d'Europe1, "la cible choisie et le modus operandi laissent assez peu de doutes sur les responsables de cette attaque".

Charlie Hebdo, "cible naturelle". En publiant des caricatures du prophète Mahomet, l'hebdomadaire satirique s'était attiré la haine de nombreux intégristes islamistes. Selon certains témoins, les assaillants auraient crié "Allahou Akbar" et "le prophète sera vengé" lors de l'attaque.

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"Étant donnée la cible choisie et le modus operandi, qu'ils aient crié ou pas Allahou Akbar, il y a assez peu de doutes sur les responsables de cette attaque", estime pour sa part Charles Moniquet. "Charlie Hebdo avait déjà été la cible d'un incendie criminel après avoir publié des caricatures du prophète. Donc malheureusement, on est en face d'une cible assez naturelle pour des islamistes radicaux", poursuit l'expert.

Fusillade de Charlie hebdo : "peu de doute sur...par Europe1fr

Des hommes entraînés. Selon le spécialiste, le mode opératoire des criminels confirme cette hypothèse. "Ce que l'on peut voir sur les premières images indique que ce sont des gens qui manifestement ont l'habitude des armes et sont d'un sang froid total", commente-t-il. Et de décrire :

"Ils tirent sur un policier et ils l'achèvent, car le policier est un homme de combat donc il reste dangereux s'il n'est pas totalement neutralisé. Ils laissent les portes de leur voiture ouverte pour faciliter leur fuite. On voit même sur les images  que l'un des deux hommes ramasse un objet avant de monter dans la voiture, car il semble conscient qu'il ne doit pas laisser d'objet derrière lui. On est en face de gens qui connaissent les armes et qui, très certainement, les ont déjà utilisées en phase de combat.  Cela fait porter le regard sur des gens qui auraient pu déjà s'entraîner en Syrie".

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