Attentats : information judiciaire ouverte pour "assassinats"

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avec Chloé Triomphe , modifié à
Le parquet de Paris a ouvert, mardi, une information judiciaire notamment pour "assassinats". Il requiert par ailleurs la mise en examen et le placement en détention provisoire de quatre individus.

L'info. L'enquête sur les attentats de Paris progresse. Des charges concrètes ont été retenues contre quatre des neuf personnes dont la garde à vue s'est achevée mardi matin. Mardi après-midi, le parquet de Paris a requis leur mise et en examen et leur placement en détention provisoire. Il a par ailleurs ouvert une information judiciaire notamment pour "assassinats". 

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Qui sont ces quatre hommes ? Ils sont soupçonnés d'avoir fourni un soutien logistique au tueur du supermarché casher, Amédy Coulibaly. Âgés de 22, 25, 26 et 28 ans, ce sont des proches du djihadiste originaire de Grigny, dans l'Essonne. Ils avaient été interpellés puis placés en garde à vue, jeudi soir, à l'issue d'un coup de filet dans l'entourage des frères Kouachi et d'Amédy Coulibaly. Après presque 96 heures de garde à vue, ils ont été conduits au palais de justice de Paris vers deux heures du matin, mardi.

Que leur reproche-t-on ? Ces quatre personnes sont actuellement présentées à des juges d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d’atteintes aux personnes" et, pour l’un d’entre eux, au surplus, des chefs de "détention d’armes de catégorie A et B en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste, port ou transport par au moins deux personnes d’armes de catégorie A et B en relation avec une entreprise terroriste".

Elles auraient fourni une assistance logistique au terroriste qui a tué une policière municipale à Montrouge le 8 janvier, puis quatre juifs, le lendemain, lors  d'une prise d'otage dans un supermarché casher où il a été abattu par la police. Mais elles ne sont pas suspectées d'avoir été complices des assassinats commis par les frères Kouachi et par Coulibaly. 

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De quels éléments disposent les enquêteurs ?  Parmi les quatre suspects, figurent deux hommes qui ont laissé des traces concrètes de leurs relations avec le tueur de l'Hyper Casher du cours de Vincennes. Pour l'un, il s'agit d'une empreinte digitale isolée sur l'une des armes retrouvées par les enquêteurs dans l'appartement qui servait de planque à Amédy Coulibaly, à Gentilly, dans les Hauts-de-Seine. Un second a quant à lui laissé ses empreintes dans la voiture avec laquelle Coulibaly s'est rendu sur les lieux de son forfait.

A noter que les cinq autres personnes entendues depuis jeudi, quatre hommes et la compagne de l'un d'eux, ont été relâchées dans la nuit de lundi à mardi sans qu'aucune charge ne soit retenue à leur encontre. 

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Où en est la procédure ? A l'issue de l'enquête sur les attentats ayant eu lieu entre le 7 et le 9 janvier, le parquet de Paris a par ailleurs ouvert, mardi après-midi, une instruction judiciaire, notamment des chefs de :    

• assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste

• assassinats et tentatives d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste

• assassinats et tentatives d’assassinats à raison de l’appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion déterminée, en relation avec une entreprise terroriste

• violences volontaires avec usage d’une arme et en relation avec une entreprise terroriste

• vols avec arme en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste

• séquestrations en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste

• acquisition, détention, cession d’armes de catégorie A et B en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste 

• port ou transport par au moins deux personnes d’armes de catégorie A et B en relation avec une entreprise terroriste

• détention et transport de substances ou produits incendiaires ou explosifs en lien avec une entreprise terroriste

• association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d’atteintes aux personnes

• financement du terrorisme

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