Attentat "évité": l'enquête sur le meurtre d'Aurélie relancée

© Mairie de Caudry
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Le terroriste présumé arrêté à Paris dimanche est aussi suspecté d'être l'auteur de l'assassinat par balle d'Aurélie Châtelain, survenu le même jour.

Aurélie Châtelain, jolie brune de 32 ans, prof de fitness dans le nord de la France, mère d'une fillette de quatre ans et demi. Sid Ahmed Ghlam, 23 ans, étudiant en informatique, candidat au djihad en Syrie, fiché par les services de renseignement. Deux individus aux parcours radicalement différents, dont les chemins se sont pourtant croisés dans le sang. Depuis dimanche, Aurélie, retrouvée tuée par balle dans sa voiture en feu à Villejuif, dans le Val-de-Marne, était présentée dans les médias comme la victime d'un mystérieux assassinat. Mais la révélation mercredi de l'interpellation de Sid Ahmed, terroriste présumé, dans le 13e arrondissement de la capitale, a donné une toute autre dimension à cette affaire.

Une balle dans le cœur dans sa voiture en feu. La vie d'Aurélie s'est arrêtée dimanche matin, dans une petite rue d'un quartier résidentiel de Villejuif. La prof de fitness de Caudry, dans le Nord, était arrivée en région parisienne la veille. Elle devait y suivre une formation de pilates pendant une semaine. Tôt dans la matinée, les pompiers avaient été appelés pour un banal incendie de voiture. Mais en s'approchant de la Renault Scénic dont s'échappait de la fumée, ils ont trouvé le corps inanimé de la jeune femme. Aurélie se trouvait assise à l'avant du monospace, côté passager, mortellement touchée par une balle au niveau du cœur. Le début d'incendie de la voiture, propriété de la victime, serait lié à un téléphone ou un ordinateur connecté à l'allume cigare et dont le plastique aurait fondu.

Une blessure par balle suspecte. Quelques heures plus tard, à quelques kilomètres à peine de Villejuif, une toute autre scène se tient dans le 13e arrondissement de la capitale. Les secours interviennent sur une blessure par balle. Un jeune homme, touché à la jambe, prétend avoir été la cible d'un tireur. Sauf que les policiers, également dépêchés sur place, suivent les traces de sang du blessé. La piste les mène jusqu'à la voiture de la prétendue victime. A l'intérieur, ils retrouvent un gyrophare, deux gros sacs, ainsi que plusieurs armes.

L'homme s'est en fait blessé lui-même avec sa propre arme à feu. Il s'agit de Sid Ahmed Ghlam, un aspirant djihadiste présumé, fiché par les services de renseignements. Il est immédiatement placé en garde à vue. Tout s'accélère alors.

Un projet d'attentat visant deux églises. Lors de leurs perquisitions, poussées jusqu'au domicile du suspect, les hommes de la Brigade criminelle de la PJ parisienne découvrent plusieurs armes de poing et armes de guerre, des munitions et des gilets pare-balles.Et, encore plus inquiétant, une liste d'objectifs envisagés pour y commettre un attentat, notamment une à deux églises de Villejuif, en banlieue parisienne. 

La balistique et l'ADN lient Sid Ahmed Ghlam au meurtre. Les enquêteurs de la Crim' travaillent tous azimuts sur ses projets d'attentats. Très vite, les enquêteurs découvrent que le suspect est aussi lié au meurtre d'Aurélie. Leurs vérifications - notamment à partir du GPS et de l'ordinateur personnel du suspect - ont en effet permis d'établir que le terroriste présumé se trouvait à Villejuif au moment de la mort par balle d'Aurélie Châtelain. La balistique prouve également que la balle ayant tué la mère de famille provient de l'une des armes de Sid Ahmed Ghlam. Enfin, l'ADN du suspect a même été retrouvé dans la voiture de la victime.  

Que s'est-il passé ce matin-là à Villejuif ? Est-ce une tentative de vol de voiture qui a mal tourné ? Aurélie a-t-elle vu quelque chose qu'elle ne devait pas voir ? C'est ce que doivent désormais découvrir les hommes de la Crim' et de la DGSI, co-saisies de cette enquête.

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