A la découverte des Alpilles : le village des Baux-de-Provence et la tradition des 13 desserts de Noël

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Tous les samedis et dimanches, Vanessa Zhâ et Olivier Poels nous font découvrir quelques pépites du patrimoine français. A l'approche des fêtes de fin d'année, ils nous emmènent aujourd'hui dans le massif des Alpilles, pour découvrir notamment le village des Baux-de-Provence.

Direction les Alpilles pour un Noël provençal dans la pure tradition.

Avec ses crèches provençales, ses marchés aux santons, les 13 desserts... Et pour ce Noël provençal, j’avais envie de poser l’étoile du berger juste au-dessus du village des Baux-de-Provence. Pourquoi ce village ? Parce qu’il n’y a pas de hasard. Baux en provençal se dit "Baou", et Balthazar, "Baoutezar". "Baou", c’est l’éperon rocheux. Alors est-ce que Baltazar aurait donné son nom au village des Baux ? En tout cas, cela aurait donné sûrement l’expression "au hasard Balthazar". 

La légende dit qu’en quittant Bethléem, les Rois mages ont fait route pour retourner chez eux. Et Balthazar, le roi mage africain, aurait été guidé par l’Étoile argentée à 16 rayons, qu’on retrouve justement un peu partout dans le village, en particulier sur le blason des Baux-de-Provence. Là, il se serait dit en arrivant aux Baux, "Alazar baoutezar" en provencal , "au hasard Baltazar". Et c’est donc aux Baux, qu’il y aurait retrouvé l’enfant Christ nouveau-né. Donc à vous de chercher cette inscription, qui est gravée sur l’un des murs du village.

Une belle légende provençale comme on les aime. La tradition de la crèche est encore sacrée en Provence. 

Une tradition qui se transmet encore aujourd’hui de génération en génération. Chaque enfant qui nait se voit offrir la nativité par sa marraine. Et puis, au fil de sa vie, il va agrandir sa crèche jusqu’à créer un vrai village provençal avec des personnages pittoresques comme Bartoumieu, l’ivrogne en bonnet nuit et sa morue plate ou le boulanger avec son panier de fougasses. Je vous conseille vivement d’aller faire un tour au musée des santons. Il y a plus d’une centaine de pièces, avec des santons traditionnels, qui datent des 17e et 18e siècles, confectionnés dans l’argile. Ce sont de très belles pièces, assez rares. Les plus grands d’entre eux sont même habillés.

Mais il y a aussi des santons d’origine napolitaine. Alors pourquoi napolitaines ? Parce que les santons seraient nés à Naples au 13e siècle. Ils représentaient les petits saints, jusqu'à ce qu’ils représentent plus une mini-société au début du 20e siècle, avec la loi sur la laïcité de 1905. D’où la lavandière, le rémouleur, des métiers qui ont disparu depuis. 

Et aux Baux, on reste vraiment dans la tradition de Noël pastorale. 

La preuve : à partir de ce week-end, la bergerie de Noël s’installe Place de l’église. Ce sont des bergers, en habit traditionnel, qui garde les troupeaux comme autrefois et qui sont là pour vous raconter leur métier, la transhumance. Pour partager aussi leurs petites légendes, faire défiler leur troupeau dans les rues du village. Il y a très souvent des expositions de sonnailles : ce sont ces colliers de bois avec des cloches qui pendent aux cous des moutons. Assez pratique au moment de la transhumance, parce que les différents sons de cloche permettent de localiser les troupeaux dans les montagnes. 

Et y a des activités de Noël à faire ? 

Oui, vous allez pouvoir fabriquer des santons, réaliser même votre propre scène de santons, en famille à la Citerne. Tout ça, dans une belle ambiance sonore avec un orgue de barbarie, des chansons anciennes, des ritournelles dans les ruelles. Et vous avez même le droit à une visite guidée avec Benjamin de l’office de tourisme. Il est absolument génial. Il vous emmène sur les pas de Balthazar à travers les rues du village, jusqu’au château des Baux, qui domine la vallée. En ce moment, impossible évidemment de le visiter vous vous en doutez. 

Et côté hébergement alors ? 

En ce moment le seul établissement qui est ouvert aux Baux c’est l’hôtel Fabian des Baux. Sinon il y a un gîte, pas sur les Baux même, mais sur Mouriès : les Terres de Pierre, au milieu des oliveraies. C'est un domaine oleicole à la base. Et puis sinon l’éternel Baumanière, l’institution. Elle est fermée pour le moment. Mais coté gastronomie, ils proposent des menus de Noël en click and collecte et même d’autres produits.