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Après des années d'attente, le PSG a enfin réussi à passer le cap des huitièmes de finale de la Ligue des champions en s'imposant ce mercredi soir face au Borussia Dortmund dans un contexte de match à huit clos très particulier. Pour Virginie Phulpin, les Parisiens ont enfin brisé la malédiction.

Le Paris Saint-Germain est en quarts de finale de la Ligue des champions. Victoire deux à zéro contre Dortmund ce mercredi soir. Pour Virginie Phulpin, finalement, les Parisiens avaient peut-être besoin d’un stade vide pour se libérer.

Ce club n’est plus à un paradoxe près. Et pour moi ce huis-clos qu’on redoutait tant a sans doute aidé les Parisiens à se qualifier. Parce qu’il leur a fait oublier l’enjeu paralysant de ces huitièmes de finale maudits depuis trois ans. Quand vous vous entendez taper dans le ballon, vous êtes assez loin de l’ambiance de la ligue des champions. Parce que les joueurs se sont retrouvés seuls face à leur destin et qu’ils ont dû prendre les choses en main comme des grands. Et parce qu’il n’y avait pas de galerie à épater en oubliant les copains pour jouer sa partition en soliste.

Non, il n’y avait pas de solistes dans ce stade désert, mais un groupe qui avançait ensemble. Même Neymar a fait taire son égo pour privilégier le collectif. C’est lui qui a marqué le premier but, et c’est pour ça que le Brésilien est là, pour marquer dans les matches qui comptent, et il l’a enfin fait. Sans en rajouter. Justement parce qu’il n’y avait personne devant qui faire le malin. Ce qui agace souvent chez Neymar, c’est que le public lui sert de miroir et qu’il en fait des tonnes pour que le reflet soit plus joli. Là, il a simplifié son jeu. Et c’est pour ça qu’il a été efficace. Et il est allé fêter son but avec toute l’équipe, y compris les remplaçants. Cette image, elle veut dire beaucoup. Donc oui, pour moi, c’est aussi parce qu’ils étaient seuls que les Parisiens ont su se réunir.

D’ailleurs pourquoi faire ressortir Neymar ? Les défenseurs centraux Kimpembe et Marquinhos sont aussi responsables que lui de cette qualification. Le Français a fait un match impérial et le Brésilien, avec son brassard de capitaine, a joué son rôle de leader de troupe à la perfection. À la fin, Virginie Phulpin s’est même demandé si les joueurs de Dortmund n’avaient pas finalement été beaucoup plus gênés que les Parisiens d’évoluer à huis-clos.

Le PSG s’est quand même fait quelques frayeurs en fin de match

On a eu l’impression que le dernier quart d’heure durait trois heures et demie. On ne se débarrasse pas comme ça de ses fantômes. Le spectre de l’élimination inattendue, de l’erreur qui met tout par terre, tout ça est revenu hanter cette équipe à la fin, c’est vrai. On aurait dit que les joueurs avaient les jambes coupées. Et là, le stade vide a rendu cette frousse encore plus palpable. On a entendu l’entraîneur, Thomas Tuchel, donner des consignes en permanence pendant le match. À la faveur de ce huis-clos. Et à la fin, on s’est bien rendu compte qu’il se fermait. Plus un mot. Mais les Parisiens ont tenu. Ils ont passé ce cap. Peut-être aussi parce qu’ils avaient besoin d’être isolés pour être unis. Et au coup de sifflet final, là, fini l’isolement, ils ont eu besoin de partager leur bonheur avec leurs supporters. Quand ils sont apparus au balcon du Parc des Princes pour communier avec les centaines de fans réunis autour du stade, qui n’a pas ressenti une vague d’émotion ? Jamais, peut-être, ils n’avaient été aussi proches de leurs supporters qu’en cette soirée à huis-clos. Oui, ce club n’est jamais à un paradoxe près.