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Le coureur français Julian Alaphilippe s'est imposé sur la Flèche Wallonne Une victoire qui redonne le sourire mais qui n'est pas surprenante comme l'explique Virginie Phulpin. Le cycliste remporte l'épreuve pour la troisième fois. Le champion du monde n'en a pas fini de ravir les amateurs. 

C’est l’édito sport de Virginie Phulpin. Julian Alaphilippe a remporté la Flèche Walonne hier. C’est la troisième victoire du champion du monde dans cette classique. Pour vous, Julian Alaphilippe, c’est la tête, les jambes et le don de redonner le sourire au cyclisme quand on il a le plus besoin.

Oui, la tête, les jambes, le coeur. Avouez que ce sont des ingrédients qui nous ont bien manqué après trois jours à parler d’un projet sans queue ni tête. Le sourire de Julian Alaphilippe a ce pouvoir de nous fait oublier la soupe à la grimace de la Super Ligue, et ça fait un bien fou. Les jambes, il vaut mieux les avoir dans cette Flèche Walonne qui se termine par l’ascension du Mur de Huy, côte aussi mythique qu’infernale d’un kilomètre et demi avec une partie à 17 % de dénivelé. Le tout après 200 kilomètres de course sinon c’est trop facile. Rien que d’en parler, j’en ai les jambes coupées.

Mais il faut croire que Julian Alaphilippe aime souffrir. C’est la troisième fois de sa carrière qu’il remporte la Flèche Walonne, et les deux autres fois où il a pris le départ, il a fini deuxième. Jamais plus loin. Cette Classique, il en fait sa Ligue fermée personnelle. Chacun sa route, chacun son chemin. Ca tire dans les bras, dans les jambes, le coeur explose, mais pas question de laisser Primoz Roglic s’imposer hier. Pour dompter le Mur de Huy, il faut un savant mélange entre puissance physique et science de la course. Résister et partir à point. Surtout pas avant. Question de timing. Et cette question, Julian Alaphilippe la maîtrise comme personne.

Il lui a aussi fallu un sacré mental pour s’imposer

"Je voulais juste montrer que j’avais la tête dure". Voilà les mots de Julian Alaphilippe juste après sa victoire. On insiste toujours sur les aptitudes physiques des cyclistes, sur leur résistance à l’effort et leur capacité à encaisser les charges de travail répétées. Mais c’est aussi et surtout dans la tête que ça se joue. Le Français n’était pas spécialement sûr de sa force avant la course. Des jambes qui coincent et des doutes plein la tête après sa 6ème place dimanche dernier lors de l’Amstel Gold Race. Le peloton et les observateurs ont vite fait de vous faire passer de favori incontestable à outsider éventuel pour une course manquée et un début de saison hésitant.

Mais Julian Alaphilippe a de la fierté, de la ressource, et une équipe à son service. Et voilà comment il a chassé les nuages pour faire briller son maillot arc-en-ciel de champion du monde en haut du Mur de Huy. Comme pour offrir une éclaircie au cyclisme français dans les Ardennes belges. Nos classiques à nous sont toutes reportées ou annulées à cause de la crise sanitaire, alors que les roues continuent de tourner de l’autre côté de la frontière. Pas facile à comprendre, pas facile à digérer. Mais Julian Alaphilippe nous console. En France on n’a pas de courses pour l’instant, mais on a toujours un champion.