Euro : la prime de victoire des Bleus suscite la polémique

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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin s'intéresse à la polémique qui entoure la prime des Bleus en cas de victoire à l'Euro. Selon elle, c’est normal que les joueurs touchent des primes, mais ils seront obligés de reverser cet argent.

Les Bleus sont prêts pour l’Euro. Ils ont battu le Pays de Galles 3 à 0 ce mercredi soir à Nice. Autant on admire cette équipe de France sur le terrain, autant tout ce qui touche aux primes des joueurs en cas de victoire fait polémique à chaque fois. Pour Virginie Phulpin, ça devient fatiguant, c’est normal que les joueurs touchent des primes, mais ils seront obligés de reverser cet argent. 

Ça devient insupportable ces polémiques. On est champions du monde de foot, mais notre vrai sport national, c’est la critique bête et méchante de tout ce qui touche au ballon. Et dès qu’il s’agit de l’équipe de France et des primes, c’est le combo gagnant. Les chiffres sont sortis dans le Parisien. Les Bleus toucheront une prime s’ils se qualifient pour les huitièmes de finale de l’Euro, ce sera progressif, jusqu’à 340.000 euros chacun en cas de victoire finale.

Heureusement que les bistrots ont rouvert, ça permet de s’épancher sur le fait que ça rapporte beaucoup d’argent de jouer à la baballe. On est bien avancé avec ce genre réflexion. Quoi ? Le football générerait beaucoup d’argent ? Qu’est-ce qu’il y a de choquant, en fait ?

Il se trouve que l’UEFA gagne des sommes astronomiques avec l’Euro. Entre les droits télé, les revenus commerciaux et la billetterie, l’édition 2016 a par exemple rapporté près de deux milliards d’euros. L’UEFA en verse une partie aux fédérations participantes, qui ensuite accordent des primes à leurs joueurs. C’est quand même on ne peut plus normal que les acteurs du foot, ceux pour qui on regarde l’Euro, aient droit à leur part du gâteau, non ? Personne n’a jamais demandé au contribuable de sortir un centime de sa poche, et heureusement. Donc on cherche vraiment la petite bête là où il n’y a rien à critiquer. 

Le problème c’est qu’avec la crise sanitaire et la crise économique qui en découle, ces sommes peuvent choquer.

On ne peut pas non plus demander à l’UEFA, aux fédérations nationales et aux joueurs de sauver le monde. Ça n’est pas exactement leur rôle. En revanche, ils auront une obligation avec ces primes. Une obligation morale. Celle de les reverser au football d’en bas comme on dit. Les clubs amateurs viennent de vivre une saison en enfer avec la crise sanitaire, certains sont au bord du gouffre financièrement, ils ne savent pas s’ils récupéreront leurs adhérents à la rentrée.

Les joueurs de l’équipe de France viennent de ce monde amateur à la base. Il faut qu’ils s’en souviennent et fassent dons de leurs primes aux petits clubs. Mais je vais vous dire franchement, je ne suis pas inquiète. Certains avaient déjà reversé leurs primes après la coupe du monde 2018. Et aujourd’hui, ils n’ont plus le choix. C’est une question d’image, et ils sont tellement attendus au tournant sur ces questions-là qu’ils ne pourront pas faire autrement que de distribuer ces primes.

Alors encourageons les Bleus. Plus ils iront loin à l’Euro, plus il y aura d’argent à redistribuer.

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