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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, Virginie Phulpin s'intéresse au retrait de la boxe des Jeux olympiques.

La boxe va-t-elle disparaître des jeux olympiques ? Le CIO réunit son comité exécutif aujourd’hui et demain. Et il sera notamment question de l’avenir de la boxe aux JO. Il serait peut-être temps de ranger les gants et de faire peau neuve. 

On dirait que la fédération internationale de boxe fait tout pour que son sport disparaisse des jeux. A force de provocations, la sanction va finir par tomber. La boxe est déjà en sursis. Elle sera présente à Paris en 2024, dans 800 jours pile d’ailleurs. Les programmes sont faits longtemps à l’avance. Mais elle a été provisoirement retirée des jeux de Los Angeles en 2028. Le provisoire pourrait bien devenir définitif tant le CIO goûte peu à ce qu’il se passe. L’élection du président de la fédération internationale la semaine dernière vaut son pesant d’or. L’heureux élu est Umar Kremlev. Comme son nom l’indique, il est Russe et proche du Kremlin. C’est vrai que c’est une bonne idée en ce moment, alors que le CIO s’est montré très ferme vis à vis du sport russe depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Et la façon dont il a été élu montre à quel point la démocratie est une vaste blague dans cette fédé. Déjà, il n’y avait qu’un candidat, la candidature de l’autre postulant ayant été jugée irrecevable. Mais même avec un seul candidat, normalement, une élection digne de ce nom se déroule à bulletins secrets. Pas là. Umar Kremlev a été élu par acclamation. Oui, vous avez bien entendu. Clap clap avec les mains pour désigner un président qui peut barrer la route des jeux olympiques à son sport. Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? Ca va sans dire, le CIO ne le prend pas bien.

Est-ce qu’il faut vraiment retirer la boxe des jeux olympiques ?

 

Il en va de la crédibilité du CIO. La fédé de boxe fait en gros exactement le contraire de ce que recommande le comité olympique. Compliqué de ne pas prendre de sanction sans se renier. Il y a la personnalité du président d’accord, mais il y a aussi le fait que la fédération internationale de boxe dépende financièrement de Gazprom. Le géant russe du gaz dont l’UEFA s’est séparée comme sponsor de la Ligue des Champions notamment. Ca peut faire tache. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la boxe n’avait pas besoin de ça. Elle a déjà une image désastreuse aux jeux olympiques, avec des soupçons de triche et d’influence sur les arbitres à chaque olympiade ou presque. On en sait quelque chose nous en tant que Français avec les cruelles défaites d’Alexis Vastine à Pékin et à Londres. On n’a toujours pas compris comment il avait pu être déclaré perdant. A Tokyo aussi l’été dernier il y a eu des soupçons. Cette image dégradée, elle peut déteindre sur l’ensemble des jeux. Je ne crois pas vraiment que le CIO ait intérêt à prendre ce risque. A un moment, si les menaces de sanctions agitées à chaque fois ne fonctionnent pas et qu’au contraire les provocations se multiplient, il faut trancher dans le vif. Bien sûr que ça fait mal cœur, mais ça permettrait peut-être de ramener un peu d’éthique sur le ring.