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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin s'intéresse au tournoi de Roland-Garros pour lequel aucune tête de série française ne sera présente. Après le départ des soeurs Williams on avait peur du vide sur le circuit féminin, on va en prendre plein les yeux.

Les qualifications de Roland Garros ont commencé hier. Le tournoi principal, c’est dimanche. L’excitation monte, notamment pour le tournoi dames. Le circuit féminin montre une vitalité à laquelle on ne s’attendait pas forcément. 

On avait peur du vide, et en fait on en prend plein les yeux. Peur du vide parce que Serena Williams s’efface petit à petit. Elle a 40 ans, elle est blessée, elle ne sera pas à Roland Garros. Et le crépuscule d’une reine fait toujours peur. Qu’est-ce qui se passe après ? En plus, on pouvait voir en Ashleigh Barty la nouvelle tête d’affiche du tennis féminin. Mais l’Australienne a rangé ses raquettes après sa victoire à Melbourne en janvier. Quant à Emma Raducanu, victorieuse de l’US Open l’été dernier, elle a signé plus de contrats publicitaires qu’elle n’a gagné de matches en 2022. Autant dire qu’on pouvait avoir peur du vide. Mais le circuit féminin a de la ressource. Iga Swiatek met tout le monde d’accord. La Polonaise n’a que 20 ans, mais c’est une ogresse. Elle avait gagné ici à Roland Garros il y a 2 ans. On pouvait craindre une victoire sans lendemain. Mais en fait, depuis le début de l’année, elle dévore tout sur son passage. A Rome dimanche, elle a remporté son 5ème tournoi de suite. Ne cherchez plus, c’est bien elle la grandissime favorite de Roland Garros, l’attraction du tournoi. Mais attention, ça n’est pas Iga et le désert. Regardez Ons Jabeur, battue en finale dimanche à Rome. La semaine d’avant, la Tunisienne avait gagné à Madrid. Elle est devenue la première femme du continent africain à remporter un tournoi de cette importance. Et elle aussi, elle est dans la forme de sa vie. On est très loin du vide. 

Et ce ne sont pas les seules. On attend aussi Alizé Cornet !

 

Et pourquoi pas ? La Française a atteint les quarts de finale d’un grand chelem pour la première fois de sa carrière à Melbourne. Elle sort aussi un roman, la Valse des Jours. Ecrire pour envisager l’avenir et être plus sereine au présent. Je parle de son roman parce que ce qui est impressionnant dans le tennis féminin aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les résultats des joueuses, mais aussi leur capacité à assumer ce qu’elles sont, ce qu’elles font. Regardez Naomi Osaka. La Japonaise a connu une traversée du désert, elle n’est plus numéro 1 mondiale, mais elle a fait beaucoup pour son sport en soulevant le problème de la santé mentale. Et aujourd’hui, elle a créé sa propre agence de management. Aucune sportive n’avait franchi le pas en termes d’image et de marketing. Pas même Serena Williams. Donc on est à un moment fort du circuit féminin. Fort et passionnant. Il y a aussi les Ukrainiennes qui donnent de la voix. Elina Svitolina notamment, qui demande aux joueuses et aux joueurs de sortir le nez de leur raquette pour regarder ce qui se passe en Ukraine. Et toutes ces joueuses sont entourées par une WTA droite dans ses bottes. L’association des joueuses professionnelles a montré son caractère lors de l’affaire Peng Shuai. En annulant tous ses tournois en Chine. Beaucoup plus intransigeante sur la morale que l’ATP par exemple. Là, Roland Garros arrive, et ça va être une scène formidable pour ce tennis féminin en plein renouveau.