2:44
  • Copié
SAISON 2016 - 2017

Alors qu'il n'est pas candidat et qu'il a décidé d'apporter son soutien à Alain Juppé, François Bayrou est au cœur des débats de la primaire de droite.

Ce soir a lieu le deuxième des trois débats de la primaire à droite, et selon Yves Thréard, Bayrou les rend fous.
 
Au secours, Halloween n’est pas fini, Bayrou le loup garou hante la primaire de la droite et du centre. Le vampire folklorique et le maire de Pau ont d’ailleurs la couleur orange en commun.
Bayrou n’est pas candidat, il dirige dans l’ombre un parti famélique, le MoDem, et ne votera pas en novembre, mais il est pourtant au cœur d’une intense polémique.
Pour Sarkozy et les siens, ce traître qui a voté Hollande en 2012, a le malheur de soutenir Juppé, preuve que le maire de Bordeaux, s’il est élu, serait un président de statu quo.
Bayrou serait à Juppé ce que Les Verts ont été à Hollande : un voleur de majorité, un empêcheur de tourner en rond, un diviseur, un maître-chanteur car, en plus, il voudra des circonscriptions pour ses copains aux législatives.
 
Peut-on lui prêter une pareille importance ?
 
Bien sûr que non. Bayrou est une homme seul, fâché avec tout le monde. Y compris avec les centristes de l’UDI qui, pour beaucoup, se méfient de lui et de son égoïsme.
C’est vrai qu’il est spécial, Bayrou. On peut même se demander s’il veut la victoire de Juppé à qui il ne rend pas service en critiquant violemment Sarkozy. Bayrou a encore dit samedi que Sarkozy était "nuisible" pour la France. Fait-il cela pour se présenter lui-même à la présidentielle en cas de victoire de Sarkozy à la primaire ? C’est fort possible.
Bayrou et Sarkozy, c’est bien pire que Danton et Robespierre qui se détestaient moins qu’on ne l’a écrit. Non, entre le maire de Pau et l’ex chef de l’État, c’est l’histoire d’une haine, vieille et malsaine : c’est physique, passionnel, culturel, beaucoup plus que politique. Car, sur le fond, ils pensent à peu près la même chose.
L’épouvantail Bayrou agité par Sarkozy est purement tactique pour rattraper son retard sur Juppé et mobiliser tous ceux à droite, et ils sont nombreux, qui ne peuvent pas voir Bayrou en peinture. C’est le cœur de l’électorat de Sarkozy.
 
Cela peut marcher ?
 
À la marge, les sondages sont contradictoires sur ce point et les électeurs, pas dupes.
Mais si Sarkozy a peut-être besoin de la haine contre Bayrou pour l’emporter, Juppé, lui n’a pas besoin de Bayrou pour gagner la primaire.