Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
L’Élysée réunira le Conseil présidentiel des Villes le 3 octobre, la semaine prochaine. L’occasion de faire le point sur le fameux "plan Banlieue", à l’origine porté par Jean-Louis Borloo à la demande du chef de l’État qui a finalement préféré finalement une autre méthode, celle des capteurs de terrain. Mais où en est-on exactement ?
Précédemment dans "Urgence pour les quartiers", il y a eu la phrase qui a fait mouche "Ce n’est pas aux mâles blancs de parler de la banlieue". C’est une phrase d’Emmanuel Macron le jour où Jean-Louis Borloo (qui correspond très bien au profil décrit) remettait un rapport sur les politiques publiques pour la ville au président.
"Ce plan c’est un peu l’iPhone 4", avait-on commenté très gentiment à l’Élysée. Exit Borloo donc et entrée en scène de Yacine Bellatar et de son humour mordant à la tête du Conseil présidentiel des Villes, composé de personnalités et de capteurs. Officiellement, pour nourrir la réflexion présidentielle et favoriser une mobilisation nationale.
Le 3 octobre, le Conseil présidentiel des Villes se réunira autour de Julien De Normandie, secrétaire d’État à l’Égalité des territoires.
L’ordre du jour ? On ne le communique pas, dit l’Élysée. Il devrait néanmoins porter, entre autres, sur la désignation des quartiers dits "prioritaires".
Toute la question est : comment ce quadrillage nouveau peut-il produire une politique publique qui pourra améliorer la vie des habitants, faire reculer le chômage et les radicalisations toujours actives ?
C’est difficile à voir à ce stade. En juillet, Emmanuel Macron a reçu des chefs d’entreprises qui doivent s’engager pour l’activité dans les quartiers. Selon le credo du président, l’économie amène la protection par la croissance. De même, un plan ministériel sur la mobilisation nationale est lancé à ce sujet. Pourtant, personne n’en parle jamais dans les discours et les agendas du gouvernement.
En fait de mobilisation, on assiste plutôt à une guérilla autour de la politique de la ville .
Entre qui et qui cette guérilla ?
C’est un des aspect du bras de fer entre les collectivités et l’État.
Il n’y a aucun dialogue avec eux, dit-on dans les régions, "Eux" c’est l’État.
Exemple en Île-de-France, la région a passé des accords avec le collectif de communes Bleu Blanc Zebres déçues par le revirement de l’Élysée.
Un partenariat doté de 150.OOO euros pour des actions autour du décrochage scolaire et de la formation et des conventions autour du logement. Il s’agit d’un affichage autour de l’idée d’une région solidaire avec les moyens du bord compte tenu des sommes considérables nécessaires.
Et c’est le paradoxe, l’exécutif s’inquiète de la perspective des élections locales et municipales qui se préparent déjà, mais les relations avec les territoires et les zones péri-urbaines sont compliquées.
Car tout est imbriqué, la loi sur les métropoles est freinée alors qu’elle permettrait d’effacer la notion de banlieue sur les territoires.
Le pouvoir sait qu’il a un manque criant de relais sur le terrain mais a du mal à se saisir du problème.
Mais pour l’instant, le Conseil présidentiel des Villes cherche toujours le bon discours. "Faire le compte des dos d’ânes et des crèches ne suffit pas", dit-on du côté du Conseil présidentiel des Villes.
Mais Pour devenir premiers de cordées, il faudra attendre encore.
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