Liste LREM pour les européennes : "On retrouve des points de frictions entre l’aile droite et l’aile plus à gauche"

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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Ça avance du côté de la LREM pour composer la liste des européennes. L'état-major de campagne est en place. Selon quels principes ce premier scrutin depuis 2017 se prépare-t-il ?

Avec une grande attention portée au plus haut niveau. Un déjeuner récent à l’Élysée a fixé les grands principes : Emmanuel Macron est persuadé que la liste qui rassemblera le plus arrivera en tête. D'où la possibilité après des débats internes d’une liste avec large multi-étiquette soutenue par le parti majoritaire. Il devrait y avoir des candidats du Modem, trois ou quatre, des membres d'Agir, dont certainement le conseiller du premier ministre Gilles Boyer. Comme à chaque étage de la majorité on retrouve des points de frictions entre l’aile droite et l’aile plus à gauche.

Autre enjeu, l’espace politique pour gagner des voix : il sera du côté des écologistes selon les dirigeants de la campagne. D'où les nombreuses discussions avec des personnalités et des élus Verts qui pourraient rejoindre la liste. Cela peut concerner la députée européenne Karima Delli et Pascal Durand élu européen et co-fondateur du mouvement EELV.  Et puis il y a les amis de Jean-Louis Borloo : les radicaux de Laurent Hénart vont-ils rejoindre la liste ? Auquel cas il faudra faire de la place. Selon les sondages actuels, la liste de la majorité peut tabler sur 17 élus.

Alors reste la question la tête de liste : si la secrétaire d’Etat Brune Poirson cache à peine son envie, rien n’est acté. Les noms de Laurence Tubiana et même de Michel  Barnier circulent toujours. L’idée est de prendre le contre-pied des têtes de listes jeunes et inexpérimentées désignées dans les autres partis avec une personnalité de poids afin de montrer l’intérêt de la France pour le projet européen.

Oui mais comment concilier cet intérêt pour l'Europe avec le projet d’un référendum national qui pourrait avoir lieu le 26 mai même jour que les européennes ?

C’est vrai que c’est à priori contradictoire. En tous les cas cela fait partie des arguments avancés par ceux qui autour du président pensent que cela peut brouiller le message. Mélanger une question liée à des sujets intérieurs avec les enjeux européens, ça peut rendre la campagne illisible et pourrait irriter les partenaires européens. A l’inverse, ceux qui s’inquiètent de la faible participation possible pour le scrutin européen voient avec le référendum un carburant pour booster le vote.

Emmanuel Macron a confirmé que cette réflexion existe, on en parlait ici il y a une dizaine de jours. Et ça n’est pas encore décidé dit-il, prudence dit-on a tous les étages du pouvoir. La question se pose alors que le président critique volontiers ceux qui ne donnent pas d’informations précises : pourquoi focaliser à son niveau l’attention sur un débat non tranché ? L’avenir de l’Europe et la traduction politique du grand débat : deux questions suffisamment cruciales. Elles méritent chacune leur campagne et leur jour d’isoloir, au nom de la clarté du pouvoir.