Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Le nouveau ministre de la Culture, Franck Riester, hérite d’un ministère qu’il va falloir entièrement reconstituer puisque plusieurs directions ont été démantelées.
Mais quelle est vraiment sa feuille de route ?
Clin d’œil de ce remaniement : Franck Riester préside le mouvement politique Agir
Cela résume sa mission dans ce gouvernement : agir pour appliquer des décisions déjà prises. Il va mettre en œuvre une réforme de l’audiovisuel déjà actée en réalité dans son aspect budgétaire. Les 200 millions d’euros d’économies sur cinq ans pour France télévisions ont été décidés entre l’Élysée et Matignon.
Franck Riester est souvent présenté comme un spécialiste des questions audiovisuelles.
Savez-vous ce qu’il a fait dès qu’il s’est installé dans son bureau ? Il a appelé personnellement chaque président de l’audiovisuel public. Une démarche inédite
pour bien souligner son intérêt pour le sujet qui sera l’empreinte de la politique culturelle du quinquennat.
Franck Riester est aussi un chef d’entreprise. Depuis la fin de ses études de commerce, il dirige les concessions automobiles familiales en Seine-et-Marne.
Il faut remonter à René Monory pour retrouver un garagiste reconverti dans la politique. Lui avait été ministre du Commerce de Valéry Giscard d’Estaing.
Franck Riester est le rapporteur de la loi Hadopi, auteur d’un rapport sur la filière musicale. Pour ces antécédents, il est bien accueilli par une partie du monde de la culture.
Avec une consigne quand même, celle de ne pas toucher aux artistes. Il n’est pas question de s’attaquer à la réforme du régime des intermittents du spectacle, un régime pourtant toujours déficitaire (environ 250 à 300 millions d’euros).
Sa présence au gouvernement est aussi un enjeu pour la cohésion de la majorité ?
Agir est une formation de la droite pro Macron après la rupture avec Les Républicains durant la campagne présidentielle. Pourtant, les députés du groupe Agir n’ont pas été consultés sur l’entrée au gouvernement de leur chef et cette décision n’est pas très appréciée. Pour eux, il s’agit d’un débauchage individuel.
Le soutien total du groupe Agir au gouvernement grâce à la présence de Riester n’est donc pas garanti.
Certains irréductibles d’Agir / UDI ont même rejoint le nouveau groupe parlementaire qui rassemble, entre autres, des déçus du macronisme.
La principale nouveauté avec Riester réside surtout pour l’instant dans le fait que, pour la première fois depuis longtemps, le rôle du ministre de la Culture issu de la droite se joue sur la scène de la politique intérieure.
Un spectacle vivant et perpétuel. La comédie du pouvoir se joue depuis la nuit des temps.