Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
À 48 heures de la journée de manifestations des "gilets jaunes" dans tout le pays et à Paris, le pouvoir décrète la mobilisation générale. Les appels au calme se sont multipliés.
Ça n’est pas bon signe en général !
Ça a commencé par le président à la fin du Conseil des ministres, Emmanuel Macron lance un appel solennel et dramatique : "Il faut préserver la république !".
Le président a demandé aux syndicats et au patronat de lancer un "appel au calme. "Le moment que nous vivons n’est plus à l’opposition politique mais à la République", a dit Benjamin Griveaux lors d'un point presse.
On passe ensuite à l’appel opérationnel.
Christophe Castaner demande aux manifestants de ne pas venir à Paris.
Pour l’exécutif, des événements graves se préparent et le risque est une tentative de déstabilisation.
La colère ne faiblit pas, il est vrai, et le mouvement se radicalise de plus en plus.
Mais c’est un fait : l’opinion soutient cette forme d’avant-garde protestataire, c’est dire si les appels au calme sont urgents.
Depuis 1968, il y a 50 ans, le pouvoir n’avait pas été secoué de cette façon.
On pourrait croire que les mesures annoncées ce mercredi par le Premier ministre
pourraient calmer. Difficile à dire alors que le gouvernement ne reste pas sourd aux demandes des "gilets jaunes" ?
C’est dire si l’heure est grave. L’exécutif a beaucoup lâché et a annulé les taxes prévues pour 2019.
Édouard Philippe le répète "ce n’est pas une taxe qui va menacer l’union du pays".
Mais dans ce cas, pourquoi avoir fait entrer un certain Nicolas Hulot au gouvernement, lui qui avait posé comme condition d’augmenter la taxe carbone ?
Une taxe à laquelle Emmanuel Macron n’a jamais cru, un des mystères du quinquennat Macron.
Peu importe la manière dont les prochaines journées se passent, les dirigeants de la majorité, toute sensibilités confondues, partagent le constat loin des micros "Le quinquennat est à l’arrêt".
Pour lancer les réformes importantes prévues, il va falloir trouver une nouvelle énergie, réinventer, réorganiser et réapprendre à parler aux Français. Bref, être moderne !
Après 18 mois de mandat, les "gilets jaunes" c’est la crise de croissance du macronisme.