Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Sur le bureau du ministre de l’Intérieur, quelle que soit la personne nommée, il y aura les dossiers urgents bien entendu mais aussi, il faut le dire, le bilan du premier ministre de l’Intérieur du quinquennat Macron, Gérard Collomb et il n’est pas vide.
Le nerf de la paix civile c’est l’argent. Le budget du ministère de l’Intérieur est en hausse de 3,4% selon des chiffres du ministère de l’Intérieur et ce, après une augmentation de 200 millions en 2018.
Cette manne supplémentaire doit permettre de renouveler les matériels et de lancer les programmes d’équipements innovants.
Autre point important pour le successeur de Collomb, il aura vraiment un portefeuille bien garni. En 2019, le budget pour la sécurité atteindra 13 milliards d’euros soit près de 335 millions d’euros en plus par rapport 2018.
Traduction sur le terrain, selon la place Bauveau, de 10.000 postes sur le quinquennat, de la rénovation des locaux et de l’équipement des policiers en tablettes pour faciliter leur travail.
Parmi les avancées de ces 17 mois : l’adoption de la loi Silt (sécurité intérieur et lutte contre le terrorisme), avec huit attentats déjoués dont cinq depuis le début de l’année.
Et puis, il y a eu le développement de la police de la sécurité au quotidien. Mais là, il faut dire que le ministre a brouillé sa propre action le jour où il annonçait son déploiement. Il parlait aussi de son départ dans l’Express.
Tout est parti en vrille depuis, il faut dire les choses comme elles sont.
D’ailleurs depuis, tout le remaniement est suspendu au dispositif gouvernemental pour remplacer Collomb. Quel schéma peut être retenu ?
Sûrement un tandem avec une personnalité du premier cercle.
Mais il faut dire qu’Emmanuel Macron aime écouter tous les avis et prendre son temps. Ce week-end c’est lui qui a reçu les candidats au gouvernement.
Il y aura besoin de rassurer les professionnels en terme de sécurité, la réorganisation de la préfecture de Paris dans la foulée de l’affaire Benalla fera partie de la feuille de route du prochain ministre.
Parmi les autres choix délicats, deux piliers. Le directeur des Affaires politiques qui règle toutes les affaires sensibles et surtout, le bureau des Cultes qui doit réorganiser l’islam en France. C’est le dossier sensible du quinquennat et, à ce jour, il est manié par le pouvoir comme de la nitroglycérine.
Il faut garder en tête cette étonnante sortie de Collomb sur la situation explosives dans les quartiers et les banlieues. Mais les politiques sont menées, dit-on à Matignon où l’on préfère insister sur l’action plutôt que sur les discours .
On verra donc si le prochain locataire de Beauvau s’apparente à la méthode Colombo, celle des petits pas efficaces, ou celle de l’inspecteur Harry pour frapper d’abord les esprits avant de passer aux décisions concrètes.