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Bien que néfaste pour l'environnement, l'huile de palme restera un produit très consommée car elle est réellement providentielle pour les industriels de par son goût très apprécié et son faible coût.

En dépit de sa réputation épouvantable, l’agroalimentaire ne parvient pas à se passer de l’huile de palme. Demain, on n’en consommera encore plus et tant pis pour la planète.

La planète est accro à une huile qui la détruit, c’est un comble. La maison brûle ou plutôt la forêt se consume à Bornéo et en Indonésie pour laisser place nette à un désastre écologique : la monoculture. Des palmiers à perte de vue sur 30 millions d’hectares en Indonésie et en Malaisie, la production a été multipliée par 15 en 30 ans. Ces palmiers sont les premiers responsables de la déforestation mais sont aussi providentiels pour les industriels, les fournisseurs d’une huile miracle pour la cosmétique, les bio-carburants et surtout l’agro-alimentaire qui en a fait son ingrédient star. Un ingrédient présent dans la moitié des produits de grande consommation. Jamais l’humanité n’en a autant ingurgité et tout indique que ça va augmenter.

Dans ce grand élan pour sauver la planète, personne ne boycotte cette huile ?

Si avec des manifs ou des pétitions, mais ça reste marginal comme mouvement. C’est concentré dans certains pays comme la France, l’Italie ou l’Espagne. Le fait d’armes de ces militants anti-palme c’est la chute des ventes d’une célèbre marque de pâte à tartiner accusée par les millenials de détruire les orangs-outans, victimes collatérales de la déforestation. Mais la firme italienne n’est pas pour autant prête à changer sa recette magique car l’huile de palme est un trésor. C’est l’huile la plus onctueuse et surtout la moins chère. L’Inde et la Chine l’ont bien compris, ce sont deux pays qui ont plus de deux milliards de bouches à nourrir et qui font une razzia de 17 millions de tonnes achetées pour 2019-2020.

Et l’éthique dans tout ça ?

Elle est allègrement piétinée par des firmes ou plutôt des conglomérats asiatiques opaques, sans scrupules et profitant du travail des enfants dans les plantations.
Ces industriels se donnent bonne conscience avec l’huile de palme durable. Foutaise ! Pour faire pousser leurs palmiers, il faut brûler la forêt, sacrifier la flore et la faune. Demain, en Afrique qui est la nouvelle terre de conquête, ce sont les derniers gorilles qui vont trinquer.
C’est le casse-tête d’une grande marque de pâte à tartiner bourrée d’huile de palme. Chaque année, elle voit ses parts de marché reculer. Elle est boudée par les millénials qui ne supportent plus cette huile en peinture. Elle est coupable à leurs yeux de la déforestation et de la disparition programmée d’un grand singe qui nous ressemble : l’orang-outang. Cette huile exotique débarque au début des années 80 et séduit d’emblée l’agro-alimentaire qui adore son prix bon marché, son côté onctueux et croustillant. 35 ans plus tard, la production est multipliée par 15.
En 1989, c’est le lobby américain du soja qui a lancé une campagne contre l’huile de palme, pour ne pas perdre de parts de marché face à ce nouveau concurrent.
De 1990 à 2015, la demande en huiles végétales a triplé pour la biochimie, le biocarburant et l’alimentation.
L’huile de palme est responsable de 8% de la déforestation mondiale, contre 20% pour l’huile de soja.
Pourquoi la production d’huile de palme progresse ?

Elle coûte 200 dollars de moins la tonne que toutes les autres huiles végétales et elle ne pose un problème "éthique" qu’en France, en Italie, en Espagne, un peu en Allemagne et un peu aux États-Unis. Le reste de la planète s’en fout !