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Après l’âge d’or du bébé "cadum" du nom d’un savon dans les années 60-70 voici le bébé "Greta" comme écolo. Un tiers des rayons alimentation bébé dans certaines grandes surfaces sont trustés par du bio contre 10% seulement pour les adultes et ça va en augmentant. Des enseignes plus modestes et françaises séduisent aussi les parents addicts au bio. Il en est de même pour les couches où les ventes de couches bio ne cessent d'augmenter chaque année.

Après l’âge d’or du  bébé "cadum" du nom d’un savon dans les années 60-70 voici le bébé "Greta" comme écolo. Demain, le marché du nouveau-né va carburer au vert.

Finies les pub pour vanter le système anti-fuite des couches. Aujourd’hui, ce qui compte c’est que bébé pose ses petites fesses roses dans une couche durable que l’on ne va donc pas jeter dès le premier popo. Hamac, une startup montée par une maman, propose une couche lavable garantie sans perturbateurs endocriniens et ça cartonne avec une augmentation des ventes de 30 à 40 % chaque année depuis quatre ans. Pour ceux qui ne seraient pas encore mûrs pour laver les couches en machine car ça exige un peu de manutention à haut risques, misez  alors sur des couches jetables mais écologiques, confectionnées à partir de matières naturelles comme le coton responsable, sans lotion chimique, ni chlore encore moins d’allergènes. Même le N°1 Pampers a lancé  sa propre gamme, Jackpot !  la  consommation a bondit de près de 60 % en 2019 sur un marché de la couche, pourtant en berne en raison de la baisse de la natalité.

Le bébé de demain va aussi manger bio ?

C’est bien parti pour. À son insu, le nourrisson est l’otage d’une  bataille entre géants de l’agro-alimentaire. Nestlé et Danone ne jurent que par le petit pot de pommes de terre et carottes issues de l’agriculture biologique. Un tiers des rayons alimentation bébé dans certaines grandes surfaces sont trustés par du bio contre 10% seulement pour les adultes et ça va en augmentant. Des enseignes plus modestes et françaises séduisent aussi les parents addicts au bio. Aussi bien pour le lait infantile que  pour les petits plats préparés comme "Good gout" ou encore "Baby bio", une société de Gironde qui se paie le luxe d’offrir aux 8-12 mois un petit pot, écoutez bien "panais, courge butternut, canard polenta". Un intitulé "qui se la raconte" tout droit sorti de la carte d’un bistrot branché.

Mouvement de fond ou greenwashing ?

Les deux ! Les jeunes parents citadins, bobos ou pas, qui achètent de la farine d’épautre bio en vrac, forcément quand bébé débarque dans le foyer,  il a droit au même régime. On peut parier sur le cercle vertueux. Un nourrisson biberonné au bio n’aura, plus tard, pas à se convertir à une nourriture respectueuse de l’environnement, il sera déjà programmé. Que certaines startup se lancent sur ce  marché prometteur avec des convictions et la certitude que cette tendance est pérenne, c’est une évidence. Que d’autres enseignes plus commerciales surfent sur la mode en barbouillant biberons et gigoteuses en vert c’est aussi une réalité. Mais s’il n’ y a pas tromperie sur la marchandise, il y a pire comme marketing.