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L’agence internationale pour l’énergie estime que la consommation actuelle de charbon de près de huit milliard de tonnes  devrait se maintenir dans les cinq ans à venir au moins. Abondant et bon marché pour  l’industrie, le charbon a encore la cote. Par exemple, la Chine consomme encore la moitié de la production mondiale et ouvre deux centrales par semaine.

Très nocif pour la planète, le charbon est régulièrement mis à l’index lors des sommets sur le climat. Pourtant, il a encore de l’avenir.

L’agence internationale pour l’énergie estime que la consommation actuelle de charbon de près de huit milliard de tonnes  devrait se maintenir dans les cinq ans à venir au moins. Abondant et bon marché pour  l’industrie, le charbon a encore la cote. La Pologne, premier producteur en Europe, n’imagine pas s’en priver avant 2070. Chez nous, la fermeture des centrales programmée d’ici 2024 a été décidée pour  des raisons écologiques. Quatre centrales c’est l’équivalent de quatre millions de voitures. Fin de partie aussi pour le charbon en Allemagne, abandonné d’ici 2038 alors qu’il produit encore près de 40% de l’électricité du pays. Les États-Unis le remplacent massivement par du gaz de schiste encore moins cher.

Déclin donc du charbon dans les pays riches mais compensé par une croissance en Asie ?

Les mines australiennes tournent à plein régime pour fournir l’Asie. La Chine consomme encore la moitié de la production mondiale et ouvre deux centrales par semaine. L’Indonésie, d’ici quatre ans, va augmenter sa capacité avec  l’équivalent de 12 réacteurs nucléaires. Au Vietnam en 2024, le charbon fournira la moitié de son électricité. L’Inde, vorace consommateur, mise aussi sur le charbon pour alimenter les 300 millions d’indiens encore privés de courant. En Afrique, troisième source d’énergie, il continue aussi de progresser. Une centaine de centrales est en chantier. Dans tous ces pays, l’environnement passe après l’économie et tant pis pour la qualité de l’air.

Mais c’est une catastrophe pour l’environnement ?

Bête noire de la planète, l’un des principaux responsables du réchauffement le charbon représente 40% des émissions de co2 liées à l’énergie. Le brouillard toxique qu’il dégage, chargé de mercure, d’arsenic, d’oxydes d'azote, de soufre et de particules fines provoque chaque année la mort prématurée (surtout en Chine et en Inde) de plusieurs centaines de milliers de personnes. Comment éradiquer demain ce poison pour l’humanité ?  Si la Chine change, tout changera, prédisent les experts. Ça veut dire réduire drastiquement ses émissions de gaz comme vient de le provoquer la crise du coronavirus en paralysant l’industrie. Sur les clichés satellites prises entre janvier et février, les grosses tâches oranges et rouges ont complètement disparu. Spectaculaire baisse des émissions de dioxyde d’azote. La vie sans charbon, les Chinois  peuvent constater la différence sur photos en espérant peut être demain de ne plus respirer  un air mortel.