Chaque matin, Emmanuel Duteil fait le point sur l'actualité économique.
Bonne nouvelle ce matin, 2017 a été l'année la plus sûre pour le transport aérien...
C'est vrai que l'on dit souvent que l'avion est le mode de transport le plus sûr. Eh bien ça se confirme. Depuis deux décennies, le nombre de morts dans le transport aérien ne cesse de diminuer mais l'année 2017 restera dans les annales comme la plus sure depuis 1946, c'est-à-dire depuis l'établissement de statistiques sur les accidents d'avions. Concrètement, selon l'aviation safety network qui œuvre à l'amélioration de la sécurité du transport aérien, il y a eu l'an dernier dix accidents impliquant des avions qui transportaient des passagers. Total 44 morts contre 303 morts en 2016. Si on rapporte cela au nombre de vols, il y a eu l'an dernier un accident d'avion mortel pour 7,360 millions de vols de transport de passagers. Ça s'explique simplement. Les avions sont de plus en plus sûrs. Il y a eu un gros renouvellement des flottes. La sécurité avant d'embarquer a été nettement renforcée après les attentats. Et puis il y a un petit facteur de chance ou malchance difficilement contrôlable. Mais assurément aujourd'hui, le transport aérien fait partie des modes de transport parmi les plus surveillés au monde.
Au-delà de la sécurité le transport aérien se porte bien ?
Oui, les perspectives pour cette année sont très encourageantes. Il y a de la croissance dans les grosses zones, c'est-à-dire aux Etats Unis, en Europe ou en Chine. Et vous le savez sûrement mais le transport aérien est très dépendant de la croissance. Il y a aussi de plus en plus de touristes dans le monde. Dans de nombreux pays comme la Chine, l'Inde ou l’Indonésie, les classes moyennes voyagent de plus en plus. Si on ajoute à cela la multiplication des compagnies low-cost qui cassent les prix partout, on a un cocktail plutôt positif. L'IATA, qui est l'Association internationale du transport aérien, prévoit du coup pour l'an prochain un trafic et un bénéfice record pour les compagnies aériennes. Et comme le trafic progresse plus vite que les flottes d'avion, le taux de remplissage des avions pourrait même être toujours selon l'IATA record.
Tout devrait donc bien se passer, sauf surprise bien sûr !
Oui les risques sont connus. Des attentats dans de grosses zones touristiques et une hausse marquée des prix du pétrole. Le pétrole à New York est aujourd'hui au-dessus des 60 dollars le baril, ce qui marque déjà une progression de 30% depuis six mois. Quand le pétrole est à ce prix, il représente à lui tout seul 20% des coûts annuels pour une compagnie. L'autre inquiétude ce sont les coûts de personnel. Le trafic augmente plus vite que la capacité des compagnies à former des pilotes. On l'a vu chez Ryanair récemment, ça fait augmenter naturellement les salaires. Mais malgré tout, grâce à la bonne santé du secteur, tout cela semble très absorbable.