Le risque de contagion dans les universités françaises, l'état des routes en France et de l'histoire de la collection Renault

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, des manifestations pro-palestiniennes à la Sorbonne et Sciences Pô, de l'état des routes en France qui se dégrade et de l'incroyable histoire de la collection Renault.

Contagions

Après Science Po Paris, c’est la Sorbonne qui a été bloquée hier quelques heures raconte le Figaro. Idem à Science Po Reims, à l’Université Jean Monnet à St Etienne. D’autres actions se prépareraient à Strasbourg Bordeaux Rennes et Lyon.

Toute la presse ce matin s’inquiète de cerisque de contagion dans les universités françaises.

C’est d’abord le calendrier qui veut ça. Depuis 1968, on sait qu’en France le mois de mai est généralement propice à la contestation étudiante.

Mais il y a surtout ceux qui souffle sur les braises.

C’est Stéphane Dupont des Echos qui nous décrypte la stratégie de LFI, qui est à la manœuvre.

« Les insoumis brandissent la cause palestinienne moins pour gagner des voix aux Européennes que pour marquer les esprits en vue de la présidentielle » explique-t-il. « Les jeunes, les musulmans la gauche anti israélienne, lui seront acquis pour la prochaine échéance. C’est en tous c’est le pari que fait Jean Luc Mélenchon ».

Mais se rend-il bien compte de ce qu’il est en train de faire ? Des passions nauséabondes qu’il est en train de faire ressurgir ?

Pour comprendre ce qui est en train d’arriver dans nos universités Il faut sans doute observer ce qui se passe aux Etat Unis.

Et ce matin c’est Nicole Bacharan qu’il faut lire. Cette politologue grande spécialiste des USA signe un long éditorial à la une de Ouest France : « C’est un antisémitisme radical, potentiellement assassin, exterminatoire, que l’on voit ces jours-ci s’enflammer sur les campus américains écrit elle... Cette peste anti-sémite est nourrie par l’inquiétante dérive post marxiste de la mouvance woke, -Poursuit elle ». « Pour ces jeunes -poursuit Bacharan-, le monde se divise en deux : les oppresseurs, (blancs, mâles) et les opprimés (non blanc, membre d’une minorité religieuse ou sexuelle). Les premiers ont toujours tort, les seconds toujours raison. Les juifs qui furent longtemps le groupe le plus menacé du monde n’ont plus le droit au statut de minorité. Les voici devenus oppresseur et blanc, qualifié de nazis»

« C’est le retour du bouc émissaire sur lequel se concentrent toutes les pulsions de morts», à lire à la une de Ouest France.

« 25.000 ponts seraient jugés dangereux »

Après cela le sujet à la une du Parisien pourra sembler très anecdotique et uniquement francilien. Depuis quelques jours un viaduc autoroutier qui enjambe la Seine est coupé. Des fissures ont été détectées. Alors il y a bien sur les embouteillages monstres mais il y a surtout, au-delà du cas de l’A13, des questions sur l’ensemble du réseau français -raconte Frédéric Mouchon-. Certains y verront peut-être un signe de plus d’un décrochage de notre pays qui jusqu’en 2012 était considéré par des classements internationaux comme ayant les meilleures infrastructures routières ; mais depuis, « il y a eu une baisse du financement de l’entretien des routes admet un spécialiste ». « Nids de poule, glissières de sécurité hors d’âge. 25 000 ponts seraient jugés dangereux ». Evidemment tout cela coute cher à entretenir mais le journal rappelle que l’automobiliste, à travers les taxes sur les carburants, versent 45 milliards chaque année à l’Etat pour l’entretien des chaussées. « Seulement l’état a perdu le réflexe d’utiliser cet argent pour entretenir le réseau ».

« L’incroyable histoire de la collection Renault »

On reste dans le monde de l’automobile mais on parle Art contemporain avec cette histoire singulière que nous raconte Martine Robert dans les Echos. Celle de la régie Renault qui dans les années 70 est devenue l’un des premiers collectionneurs d’Art parmi du monde. Le constructeur automobile invitait effectivement des flopées d’artistes à créer dans ses usines : Arman, Vasarely, Dubuffet, Niki de St Phalle, Rauschenberg, et beaucoup d’autres.

C’est un certain Claude Renard, cadre chez Renault, qui arrive à convaincre le PDG de l’époque de faire venir des artistes dans les usines pour qu’il s’approprie les moyens de production.

« Sans Renault, Arman n’aurait jamais faire toutes ces célèbres compressions explique la responsable de la fondation au journal ».

En 10 ans la collection Renault va s’enrichir de 550 pièces, parfois monumentales. Puis tout s’arrête au tournant des années 80. Commence alors une autre histoire celle du détournement des œuvres. Un scandale incroyable mais qui n’intéresse plus grand monde chez Renault.

Aujourd’hui cette collection pourrait enfin retrouver un peu la lumière. Une partie des toiles va tout de même être vendue aux enchères.

Le retour de la Liberté !

Alors ce tableau là aucune chance qu’il soit un jour vendue par le Louvre mais on se demandait quand même ce qu’il était devenu.

Le tableau le plus célèbre de Delacroix : « La Liberté guidant le peuple ».

Même si vous n’êtes pas amateurs d’art vous avez forcément vu sa reproduction des centaines de fois. Cette dame dépoitraillée, brandissant un drapeau tricolore sur une barricade. Les plus vieux d’entre nous se souviennent qu’il ornait les billets de 100 francs.

EH bien le tableau est de retour après six mois de restauration nous indique le parisien. Yves Jaeglé qui a pu le voir affirme que les couleurs sont superbes.

Alors on pourra le redécouvrir à partir de jeudi au Louvre et y emmener les étudiants de Science Po. On leur expliquera que le tableau n’est pas inspiré par 1789 mais par les 3 glorieuses de 1830. Normalement ils doivent avoir appris ça.

On leur montrera aussi, et ça c’est moins sûr, que c’est bien la liberté et non pas le wokisme qui doit guider le peuple.