Chaque matin, Mathieu Charrier revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Mossoul est en Une de vos journaux. Le bastion des djihadistes en Irak est en passe d'être repris par les troupes irakiennes. Une grande photo barre la Une du Figaro : "Les rescapés de Mossoul racontent l'enfer de Daech". Le journal a recueilli le témoignage de femmes, d'hommes, d'enfants qui ont réussi à rejoindre les camps de réfugiés. Ils racontent que les djihadistes, encerclés, ont basculé dans une folie sanglante. Tous ceux qui n'ont pas rejoint leurs rangs, sont traités en ennemi.*
Mossoul encore, en Une du journal Libération. Luc Mathieu, l'envoyé spécial du journal, explique la technique de ces combattants : l'attentat suicide, ils n'ont plus rien à perdre. Ils ont truffé Mossoul et ses alentours de mines, de snipers, alors que les peshmergas eux, trop impatients de reprendre la ville, sont un peu désorganisés. On apprend également que 250 français auraient rejoint les rangs des djihadistes à Mossoul, dont quelques dizaines de femmes et d'enfants. Et se pose la question de leur éventuel retour : François Hollande appelle à la plus grands prudence.
Mossoul enfin en Une du journal La Croix, qui se pose justement : où iront les djihadistes chassés de Mossoul ? En Europe ? Ou bien vers Raqqa en Syrie, autre fief de l'État Islamique. Une attaque pourrait y être lancée. Dans ce cas, les djihadistes n'auraient pas de porte de sortie. Que faire alors ? Les bombarder ? Au risque de tuer des civils ? L'art de la guerre...
Le Parisien, lui, consacre son fait du jour à la pédophilie dans l'Église. "L'omerta enfin brisée" titre le journal qui publie des témoignages de victimes, certaines très âgées, et qui osent enfin briser la loi du silence. Raymond par exemple, 93 ans, abusé à 17 ans par un abbé : "Je ne l'ai jamais dit à ma femme" ; "Après la confession, il me serrait dans ses bras et plaquait sur ma bouche la sienne, épaisse, humide". Pierre, lui, a 83 ans aujourd'hui, il a été victime d'un religieux à l'âge de 10 ans. "Lorsque j'entrais, il fermait la porte à clé. Je devais me déshabiller, m'allonger sur la table, et il me frappait les fesses à coup de règle. Je garde l'image de son visage où perlait la sueur". "C'est une question de morale" écrit Jean Marie Montali dans son éditorial, mais pour l'Eglise, "c'est aussi une question de survie"
Des abus sexuels aussi en Une de Libération mais cette fois ceux commis par des soldats en Centrafique, des soldats français notamment. Le journal a rencontré "l'homme qui en savait trop", c'est comme ça qu'ils le présentent. Anders Kompass, le haut fonctionnaire suédois saqué par les Nations Unies pour avoir alerté sur ces abus. L'enquête, elle, patine. Trois juges d'instruction français travaillent toujours sur le dossier.
Enfin Les Echos sortent ce week end un supplément spécial de 100 pages : "Comment les années Obama ont changé les États-Unis". Un dossier passionnant avec d'un côté, une économie plus dynamique, de l'autre, une société plus fracturée, aboutissant au candidat Donald Trump, qui paralyse le système politique. L'élection a lieu dans dix jours, et Hillary Clinton est plus que jamais proche de la victoire.
