Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Ce n'est pas folichon ce matin, pour tout dire, c'est même sinistrose à tous les étages.
On commence par Le Figaro.
"Hausse des taux : la France dans le piège de la dette"...
Les taux d'intérêt repartent à la hausse partout dans le monde, depuis l'élection de Donald Trump.
Notamment en France, où les taux des emprunts d'État se sont nettement tendus ces dernières semaines. Les marchés s'inquiètent des déboires de François Fillon et de la montée en puissance de Marine Le Pen.
Et le problème c'est que cette hausse des taux va coûter cher à la France, qui ne parvient pas à enrayer ses déficits et son endettement.
Le Figaro renvoie la gauche et la droite dos-à-dos, coupable d'un laxisme budgétaire qui fait peser sur notre pays la menace d'une véritable cessation de paiement.
Affligeant dit encore Le Figaro, constatant qu'à l'exception de François Fillon, on ne peut pas dire que ce sujet majeur préoccupe beaucoup les candidats à la présidentielle.
Les marchés s’inquiètent à propos de la montée en puissance de Marine Le Pen dans cette campagne mais, elle, reste confiante.
"Pour elle tout va bien" : c'est la Une ce matin du Parisien.
Marine Le Pen a-t-elle une chance de remporter la présidentielle ?
Il y a encore quelques mois, c'est une question qui était balayée d'un revers de main.
Donald Trump n'était pas encore président des États-Unis et les Anglais n'avaient pas encore voté pour le Brexit et personne n'avait imaginé l'affaire dans laquelle allait s'engluer François Fillon.
Le Parisien ajoute : on évoque souvent 2002, le duel Jacques Chirac/Jean-Marie Le Pen pour mettre fin aux interrogations mais c'est loin 2002, écrit le journal, très loin.
Sur Marine Le Pen, il y a aussi cette tribune d'Alain Duhamel dans Libération.
Lui aussi très inquiet.
"Alors que le monde politique tout entier est voué aux gémonies, accusé d'incompétence, de corruption, de mépris des citoyens, le climat est idéal pour frayer la voie au national populisme".
Et oui, "si personne n'est digne de respect, pourquoi ne pas tenter un pacte avec le diable ? Ne pas essayer l'aventure ? Marine Le Pen incarne le pari absolu, le plongeon dans le vide. N'est-ce pas exactement l'air du temps ?", se désole Alain Duhamel.
Allez, un sourire, tout de même, avec ce livre mis en avant ce matin par L'Opinion.
"Histoire amusée des promesses électorales", par l'historien Bruno Fuligni.
Un réjouissant florilège de 150 ans de promesses électorales qui n'engagent bien sûr que ceux qui veulent bien les entende.
Un exemple ? Allez, "tout le monde fonctionnaires", proposé par le citoyen Pépain aux législatives de 1906.
"La sieste pour tout le monde", une promesse de Maurice Mercante, candidat à la présidentielle de 1981.
Ou encore la création d'un ministère des Affaires pas propres, une promesse de Coluche cette fois, toujours en 1981.
Ministère des Affaires pas propres, c’est furieusement d'actualité toujours en 2017, diront certains.