Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Peser 5 ou 6% des intentions de vote à la présidentielle et faire la Une de tous vos journaux ce matin, c'est possible !
Opération signée François Bayrou, et opération réussie !
On en souriait hier dans bien des rédactions mais la France journalistique s'est arrêtée hier après-midi à 16H32, dans l'attente de l'annonce de Bayrou.
Et maintenant ? Le Parisien-Aujourd’hui en France résume la problématique.
"À deux, c'est vraiment mieux ?" En matière amoureuse, à priori oui, mais en matière politique ? Et pour cette présidentielle ?
Vous connaissez le dicton : "Mieux vaut être seul que mal accompagné".
Alors, à deux c'est vraiment mieux ? Oui, répond Libération.
"Une très bonne nouvelle pour les deux protagonistes".
"Seul, sans moyens financiers, Bayrou aurait pu finir sa carrière sur la présidentielle de trop.
Quant à Emmanuel Macron, il relance une campagne qui commençait à patiner. Il engrange un soutien de poids et écarte un concurrent dangereux".
À deux c'est vraiment mieux ? Bayrou et Macron, une alliance de droite ou de gauche ?
Tiens, une autre question ce matin dans vos journaux : Ça dépend du journal que vous lisez !
Yves Thréard est en colère dans Le Figaro !
"Bayrou est enfin arrivé à destination : à gauche !"
"Tous les cinq ans, à l'occasion de la présidentielle, l'ancien ministre de l'Éducation d'Edouard Balladur fait un petit pas de plus dans cette direction. Certains diront, non sans raison, écrit Yves Thréard, sur le chemin de la trahison".
Mais L'Humanité fait l'analyse exactement inverse.
"Pour ceux qui avait encore le moindre doute sur la nature du projet d'Emmanuel Macron, le ralliement du père la rigueur a le mérite de la clarté".
Pour L'Huma, si le prince charmant de la banque Rothschild franchissait en mai les marches du palais de l'Élysée, le réveil serait terrible pour les Français".
À droite ? Au centre ? Et si les deux hommes étaient plutôt là où ils se disent être ? Au centre, au-dessus des partis ?
Pas facile à appréhender dans une Ve République qui s'est construite sur une efficace mais peut-être réductrice opposition droite-gauche.
Macron a parlé d'un "tournant" dans cette présidentielle et Les Échos sont d'accord.
Bayrou vient de porter un coup terrible à François Fillon, qui venait tout juste à dépasser ses ennuis judiciaires.
Bayrou et Macron font alliance, c'est une chose, mais ils la scellent sur la moralité.
Au fond, Bayrou se sacrifie moins pour Macron que pour son attachement de toujours à une conception morale de la politique.
C'est pour cela qu'il fait mal.