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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à l'initiative de Laure Babin, une étudiante en école de commerce. Elle a créé Zèta Shoes, une entreprise qui fabrique des baskets à base de raisin.

Ce lundi matin, on met des baskets fabriquées à base de raisin.
Attention, ce ne sont pas des chaussures pour boire dedans, mais pour marcher. Oui Alexandre, Ombline, tout est possible dans ces Initiatives Positives, même des chaussures de sport à base de raisin. Un projet éco-responsable né en 2020 à Bordeaux, logique. Derrière cette idée étonnante, il y a Laure Babin, une étudiante en école de commerce qui a bifurqué dans l'industrie de la mode avant de se lancer dans les sneakers, l’autre mot pour désigner les baskets. Zèta Shoes est né.  Zèta comme la fonction zéro en mathématiques et zéro pour zéro déchet. En septembre 2020, Laure Babin lance une campagne de financement participatif sur Ullule. Objectif réussi avec 2 700 paires de chaussures vendues. Ce qui lui a permis de financer trois années d’exploitation en toute indépendance, sans actionnaire.
Comment fabrique-t-on des baskets à base de raisin ?
Il faut tout d’abord récupérer du marc de raisin issus de vignobles, le marc de raisin c’est ce qui reste après la vinification, les peaux, les pépins et les résidus qui sont mis de côté, déshydratés, expurgé de leur eau pour ne retenir qu’une matière sèche réduite in fine en poudre. Cette poudre est ensuite mêlée à du coton recyclé et à du plastique en faible quantité pour solidifier la matière. Cette pâte est teinte selon les envies, étalée afin de la transformer en grandes bandes qui ressemble à s’y méprendre à du cuir animal. Il n’y a plus qu’à découper et faire assembler les baskets zéro déchet par des artisans au Portugal.
Quel est le prix de cette paire de basket ?
135 euros premier prix. Par rapport aux grandes marques de basket, c’est un peu plus cher, mais guère plus cher. Les tennis de marque, ça n’est pas bon marché malheureusement. Ce qui n’empêche pas Laure Babin, de cartonner. Elle a ouvert son premier magasin en septembre dernier dans le centre-ville de Bordeaux.
Ils sont désormais neuf dans l’équipe, 40 000 paires de baskets vendues en trois avec un chiffre d'affaires en 2023 d’un million d’euros. Mieux encore, les axes de développement. Récemment, Zèta Shoes a lancé une collaboration avec Nespresso pour revaloriser leur marc de café sans oublier des idées de recyclage de plastique mais aussi d’algues proliférant sur les côtes là encore dans le but de fabriquer leurs chaussures.
On va dire que ça, c’est plutôt de l’attendu. Zèta à un projet de basket à planter biodégradable. Lorsque vous en avez marre de vos vieilles baskets toutes tachées, vous ne les jèterez pas, mais vous les planterez. Là elles décomposeront avant que de petites graines logées dans les semelles ne donnent des fleurs ou des plantes. Un projet à horizon 2025.