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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il s'intéresse à l’usine Carbios de Longlaville, la première usine au monde à recycler les barquettes en plastique.

Ce mardi matin, on parle de la première usine au monde à recycler les barquettes en plastique.
On parle ce matin des barquettes alimentaires en plastique qui finissent habituellement à l'incinérateur. Qu’il s’agisse de barquettes de jambon ou de salades piémontaise, tous les packagings qui protègent un produit de la lumière, de l’humidité, de l’oxygène, sont composés de différentes couches de matières, souvent plastiques, indispensables à la conservation des produits, mais cauchemardesque à recycler parce qu’ils sont composés de plusieurs couches.
Même triés et placé dans le bac jaune du tri sélectif,  seuls 7,5%  des pots de yaourt et autres sacs de chips sont recyclés, chiffre de 2020.
Et la solution se trouve peut-être dans l'est de la France.  
Recycler des déchets difficiles à recycler c’est l’objectif de l’usine Carbios de Longlaville, en Meurthe-et-Moselle, à deux pas de la Belgique et du Luxembourg, usine dont on vient de poser la première pierre, c’est tout frais. L’investissement est à la hauteur de la promesse : 230 millions d’euros en partie financé par l’État et la région Grand Est. L’usine devrait pouvoir fonctionner à plein régime en 2026.
Son propriétaire l'entreprise Carbios affirme qu’il s’agit de «la première usine au monde» du genre. Mais de quoi parle-t-on ? Et bien d’une technologie qui permettrait de recycler des produits dont même les recycleurs ne veulent pas. On trouve quoi dans cette liste : nos fameuses barquettes de jambon, des flacons et même d'anciens habits, propres ou sales, cela n’aurait aucune importance.
Comment fonctionne cette technologie ?
Et bien, il s’agit d’une enzyme, une enzyme c’est une protéine capable de catalyser et d’accélérer, une réaction chimique dans les organismes vivants. En gros, c’est un ouvrier très spécialisé qui peut assembler ou désassembler, et c’est ce que l’enzyme Carbios réalise, elle la capacité, lorsqu'elle est mélangée à des déchets comme des barquettes, de séparer ses différents composants et de mettre de côté le polyéthylène téréphtalate. Vous ne connaissez peut être pas ce nom, mais lui, il connaît tout le monde, il est partout, c’est le fameux PET, le plastique le plus utilisé pour l’embouteillage depuis les années 90 : bouteilles d’eau, d’huile, flacons de shampoing, il est partout. Et il faut environ un kilo d'enzymes pour traiter une tonne de PET dans cette usine d’un nouveau genre et au bout d’une heure, le boulot est fait.
Et c’est tout ?
Pas tout à fait, il faut ensuite filtrer et purifier ce PET entièrement biorecyclé. Ce processus est capable de sortir 90% de matériaux de notre tonne de déchets préparés, un taux plutôt élevé. Le début de la construction de cette usine qui a été salué sur LinkedIn par Emmanuel Macron, qualifiant le procédé de « révolution technologique ». A suivre pour vérifier si ces belles promesses seront réalisées.