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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à l'entreprise Koraï qui est spécialisée dans la restauration de bancs de coraux

Ce jeudi matin, ce matin, on restaure les bancs de coraux.
Le jeudi, c’est le jour parfait pour parler coraux je trouve. Ça prépare le weekend qui arrive. L’entreprise dont je vous parle ce matin s’appelle Koraï d’ailleurs. Koraï se base sur une situation dont vous avez surement entendu parlé : les récifs coralliens sont en danger. Sur les cotes africaines bordées par l’Océan Indien, ce serait pas moins de 12 000 km2 de récifs coralliens qui seraient menacés de disparition totale d’ici 2070. Menacé par quoi ? La pêche, le tourisme, les tempêtes, la pollution des eaux et la hausse des températures et pourtant, c’est tout le paradoxe : les projets de restauration de ce corail ne sont pas légions. Il faut dire que ces aires marines sont peu protégées et les populations ne sont pas sensibilisées à la question.
C’est ce qui a poussé Jeimila Donty, jeune diplômée de l'Essec, a se lancer dans la création d'une entreprise avec Korai il y a deux ans à Lille. Sans vouloir vexer nos auditeurs du Nord, À Lille, on est loin des coraux, mais ça n’empêche pas Jeimila Donty d’avoir un modèle en tête : celui de la nurserie de coraux, de mangroves et d'herbiers marins. Les coraux, garant irremplaçable de la biodiversité marine
Qu’est-ce qu'une nurserie de coraux ?
Enlevez-vous de la tête la nounou, les couches, les coraux et la table à langer, c’est pas ça. Ces nurseries installées au large de la côte sont des espaces où les fragments de coraux abîmés sont remis d'aplomb. Tout démarre par un nettoyage des fonds marins pour retirer les déchets et autres outils de pêche comme les filets. Et l’outil nécessaire à ce nettoyage n'utilise pas d’intelligence artificielle puisque c’est une bonne vieille brosse à dents afin de ne pas endommager davantage cet écosystème. Les coraux en bon état sont transplantées en milieu naturel, et les coraux malades sont transplantés en nurseries sous marines pour retrouver des couleurs.
Et Koraï a déjà la sienne.
Une nurserie à Madagascar avec des premiers coraux ont été bouturés en avril 2023. La croissance est bonne et la sélection des coraux se fait sur leur résistance au réchauffement climatique.
Quel est le modèle économique de Koraï ?
Son idée à Jeimila Donty dont les parents exploitaient une ferme de coraux, ce qui lui a sans doute donné la puce à l’oreille, son idée, c’est d’impliquer le secteur privé dans cette course pour la survie du corail. Elle leur propose de réduire leur crédits carbone contre la création de biodiversité sous marine. C’est un système de bonus/malus. Pour “compenser” leurs émissions de gaz à effet de serre, les entreprises dépensent des crédits qu’elles échangent avec des entreprises plus vertueuses pour compenser. Koraï qui souhaite dupliquer son modèle de nurseries de coraux, de mangroves et d'herbiers marins sur les côtes du Mozambique, de la Réunion et du Kenya.