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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse au BioVinyl, fabriqué à partir de PVC d'origine biologique.

Ce lundi matin, les disques vinyles se mettent au vert.
Il faut dire que d’une part, le succès du disque vinyle, son renouveau n’est plus un truc de bobos des villes. En chiffre d'affaires, en France, le CD et le vinyle sont à égalité en 2023, près de 100 millions d'euros chacun. On ne peut plus parler de niche ou de secteur en marge. Le vinyle, ça prend de la place, dans tous les sens du terme. Et son empreinte écologique est loin d’être négligeable puisqu’il est fabriqué à base de PVC, c’est à dire un plastique dérivé du pétrole dont la fabrication est polluante. Mais quelques fabricants tentent de changer la donne.
Que proposent-ils concrètement ?
De se passer de PVC. Par exemple, le fabricant allemand de disque vinyle Optimal a lancé il y a quelques mois une nouvelle technologie innovante baptisée le Biovinyl. Le BioVinyl est fabriqué à partir de PVC d'origine biologique. Le pétrole ici est remplacé par le recyclage d’huile de cuisson usagées ou des gaz résiduaires industriels pour une qualité identique à un pressage conventionnel standard ou en couleur, les éditions collector sont légion dans le vinyle. De plus, l’ensemble du processus de fabrication du BioVinyl est soumis à une certification garantissant une implication dans l’économie circulaire et une transparence dans la chaîne d'approvisionnement. Si vous produisez de manière responsable, mais que vos fournisseurs ne le font pas, le résultat est forcément biaisé.
Le premier disque pressé en BioVinyl est celui de la bande originale d’un jeu vidéo français. Très joli jeu sous-marin intitulé « Under the Waves », dont le format vinyle a été produit sans plastique ni pétrole, et pourtant la finition n’a rien à envier un vinyle à l’ancienne.
D’autres fabricants se sont tournés vers la canne à sucre.
Le procédé s’appelle Evovinyl : des disques vinyles « végétaux » et compostables à base de canne à sucre qui forme un bioplastique qui peut se substituer directement au vinyle classique dans les usines de pressage. L’invention, on la doit à la société anglaise Evolution Music. Ce procédé permet également une gestion des stocks d'invendus. Ces stocks, que les maison de disque ne gardent pas en raison des coûts de stockage, finissent comme souvent en décharge. Ici, c’est du biodégradable, on a moins ce souci. Son autre avantage, c’est que son utilisation nécessite moins d’électricité statique, donc ces disques attirent moins la poussière.
Mais la qualité d’écoute est la même ?
Oui. Je n’ai testé que le BioVinyl, mais ça marche très bien, la qualité sonore est au rendez-vous. L’autre question, c’est est-ce que ça coûte moins cher ? Pas du tout. Et pourtant, il serait de bon ton de faire rimer aussi écologie avec bas prix ou prix raisonnable. En tout cas, ce verdissement de la filière du disque vinyle ne fait que débuter.