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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à la jeune société baptisée Laines Paysannes.

Ce matin, on part dans les Pyrénées avec une initiative qui combine tradition et innovation.
Je vais vous parler d’une histoire de passion, d'artisanat et de durabilité : celle d’une jeune société baptisée Laines Paysannes. Tout commence avec une rencontre, celle d’Olivia Bertrand, une lainière et tisserande et de Paul, un éleveur de brebis en Ariège. Ces deux là décident un jour de monter ensemble un projet pour revaloriser et surtout relancer la production de laines des Pyrénées.  À l'ère d'une industrie textile aux conséquences environnementales peu reluisantes, ils s'orientent vers le fait main. La laine provient de six races ovines distinctes issues de l’élevage local. C’est Olivia et les siens qui la sélectionne chaque année lors de la tonte chez une vingtaine d’éleveurs. Le tri de la laine se fait à la main, pour pouvoir sélectionner les meilleures fibres et ne pas embarquer celles de moindre qualité. Elle est là l'innovation : faire du jeune avec du vieux.
Puis, cette est lavée avant d'être filée, tricotée, tissée dans son atelier. Un projet local, puisque de la laine à la fabrication il n’y a que 30 km et l’ensemble de nos partenaires de Laines Paysannes se situent dans un rayon de 350 km de la matière première.
Que produit Laines Paysannes ?
C’est du classique, de l’intemporelles : pulls, vestes, gants, robes, bonnets, mais aussi plaids, couettes, tapis, peaux de mouton. Le bilan carbone est plutôt pas mal. Pour produire 1 kg de fil Laines Paysannes (de l’élevage du mouton jusqu’à la filature) il faut :
9 kg d’équivalent CO2, soit 47 km de voiture
et 28L d’eau soit une douche de 3 min.
C’est  9 fois moins important qu’un kilo de fil standard et 22 fois moins consommateur d’eau. Côté prix, un pull ça démarre à 120 euros, le bonnet à 35, un tapis, comptez quelques centaines d’euros pour le sur mesure. Tous les prix sont expliqués du reste.
Ils sont aujourd’hui 7 salariés à travailler dans cette petite entreprise , sept collaborateurs et trois métiers à tisser. Laines Paysannes dispose en effet de son côté de son propre atelier de tissage.
Laines paysannes qui veut mettre en lumière le savoir-faire local partout en France.
Pour la troisième année d’affilée, Laines paysannes organise, du 10 au 16 octobre, une campagne de mobilisation en ligne pour valoriser cette laine de mouton. L’idée est de faire connaître au grand public la laine locale, encore trop peu utilisée par l’industrie textile, et de démocratiser l’intégralité de la filière de production. Pour cette troisième édition, le focus sera fait sur ceux qui travaillent autour de  matière brute – éleveurs, bergers, tondeurs et trieurs, des métiers souvent mal rémunérés. Le slogan « I made your wool » (« j’ai fabriqué votre laine ») Les personnes impliquées dans la production de laine sont invitées à se photographier avec le slogan imprimé sur une feuille et à poster le cliché sur les réseaux sociaux.