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Entre le sud profond de plus en plus fanatisé par les discours de Trump et les femmes outrées par les révélations sur son comportement, la campagne s'électrise.

Une semaine de campagne entre Trump et Clinton, toujours plus bas dans le caniveau. Vous avez roulé de meeting en meeting ces derniers jours et partout vous avez retrouvé cette même tension.

La tension, dès les premières minutes du discours d'Hillary Clinton. Son meeting se déroulait mardi 11 octobre à Miami et à trois reprises des supporters de Trump infiltrés dans la salle tentent de l'interrompre. C'est un classique de cette campagne mais la candidate fait mine d'abord d'ignorer l'incident, puis devant un début de bagarre à quelques mètres d'elle, elle finit par s'agacer. "Mes amis, mes amis, s'il vous plaît, concentrons nous sur ce qui est vraiment important dans cette élection, pour votre avenir et pour l'avenir de ce pays!" Me climat délétère, les accusations sur fond de scandale sexuel déteignent sur les meetings. L'intrus ce jour-là a brandi sous le nez d'Hillary une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Bill, le violeur". Les mots sont de plus en plus violents malgré les sondages favorables. Hilary Clinton peut aussi compter sur le soutien des stars du parti démocrate: Al Gore ou Michelle Obama hier soir, qui s'est démarquée par un discours très fort contre le comportement de Donald Trump envers les femmes. Sur le terrain, les supporters d'Hillary Clinton ont du mal à être confiants. "Vous savez on a parlé de pirates informatiques qui essayent de s'introduire dans la base électorale de Floride. C'est très éprouvant, nerveusement, de ne pas savoir ce qui peut arriver. On est vraiment sur les nerfs, alors la seule chose à faire, c'est de se mobiliser dans les urnes. C'est une élection vraiment, vraiment très importante" La crainte de l'équipe Clinton c'est que le climat nauséabond de cette campagne ne finisse par dégoûter encore plus d'électeurs d'aller voter. D'ailleurs à la sortie de son meeting on pouvait voir ses équipes alpaguer les gens. Pour les inscrire, sur un coin de trottoir, sur les listes électorales.

Toujours en Floride, .Donald Trump enchaîne aussi les meetings, malgré les difficultés de sa campagne, dans une ambiance électrique... 

Oui, on peut le dire. C'est un vrai changement de décor. Je vous emmène à Ocala, c'est en plein centre de la Floride. Bien loin des belles plages de Miami. Ocala c'est le sud profond : Blanc et rural où on a l'embarras du choix pour s'acheter des armes. Où les meetings de Donald Trump attirent beaucoup, beaucoup de monde... Ils sont convaincus, avec des arguments parfois étonnants, de la victoire de leur candidat: "quoique Hillary Clinton essaie de faire, Donald Trump va gagner ; Parce que Dieu l'a choisi pour être pour le prochain président des États-Unis d'Amérique."

Sur leurs T-shirts ils rivalisent d'imagination pour tourner en ridicule Hillary Clinton. La foule elle crie "enfermez là! enfermez là!" On a quasiment une ambiance de Far West. Donald Trump,  lâché par l'élite de son parti et plombé par les révélations quotidiennes sur son comportement sexuel, joue à fond La carte du complot. Lui et ses fans contre ce qu'ils appellent le système. "Les médias sont juste une prolongation de l'équipe de campagne de Clinton. Sans les médias, sans la presse, Hillary Clinton ne serait rien. Elle ne serait rien. Zéro. Le système est truqué mes amis. Le système est truqué! Truqué!"

Le meeting se transforme en défouloir géant. Tout le monde se tourne vers la presse, placée dans un enclos au milieu de la salle. On est sifflés, hués. Rituel habituel chez Donald Trump....  fois l'excitation retombée, James un mécanicien venu avec toute sa famille, ne peut s'empêcher d'exprimer des doutes: "il dit beaucoup de trucs qui nous plaisent, qui plaisent à ses supporters. Mais il ne dit pas assez de choses pour convaincre les gens qui hésitent à se mettre de son côté. Il doit aller les chercher, peut-être être en étant un peu plus politiquement correct, pour  les ramener vers nous."

Ça n'est pas vraiment au programme pour le candidat, même si dans tous ses meeting on croise toujours des indécis qui viennent se faire une idée. J'en ai vu chez Donald Trump comme chez Hillary Clinton. Des électeurs qui cherchent à entendre des propositions de fond, entre deux insultes.