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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

La marque de prêt-à-porter espagnole Zara, filiale du groupe Inditex, a dû retirer, avec des excuses, une campagne publicitaire qui s’affichait sur son site Internet.

Une série de photo mettant en scène une collection spéciale de six vestes pour femmes, qui avait été mise en ligne le 7 décembre jeudi dernier. Mais très vite, la marque s’est retrouvée assaillie d’appels au boycott sur les réseaux sociaux. Des dizaines de milliers de commentaires sur le compte Instagram de Zara. Une campagne virulente menée par des activistes pro-palestiniens.  Mardi, c’était terminé, les photos ont été retirées du site Internet du site de Zara.

Qu'est-ce que les militants reprochaient à ces photos ?

Ils y ont décelé des similitudes avec des images de victimes de bombardements et de décombres que l’on peut voir à Gaza. Ils dénoncent des similitudes avec les scènes de funérailles où l’on voit des cadavres enveloppés de linceuls blancs. Ils ont même cru y reconnaître des corps mutilés. Un “ Manque de respect pour le peuple palestinien”

À raison ?

Il faut avoir une sacrée imagination ou une immense dose de mauvaise foi pour voir une représentation de Gaza dans le décor de cette campagne de pub. Les photos ont été prises dans ce qui représente un atelier de sculptures. Tous les codes y sont : on y voit des caisses de bois, des palans, des objets emballés, des statues protégées de plastique, des moules pour des figures de plâtre : c’est ça que les activistes comparent à des cadavres sans bras et à des décombres d’immeuble. Les mannequins sont pâlichons, mais ils ressemblent à tout sauf à des victimes de bombardement.

En résumé : cette campagne de boycott et de menaces est à ranger soit dans la catégorie des blessures des offensés professionnels soit dans celle de l’activisme malhonnête. Le plus édifiant de cette affaire est que la collection a été conçue en juillet et que les photos ont été prises en septembre, avant même les pogroms menés par le Hamas en Israël et ses répercussions. A moins qu’il y ait des devins parmi les directeurs artistiques de Zara, aucune chance que les images d’actualité de Gaza soient une quelconque inspiration.

La marque a quand même dû s’excuser.

"Malheureusement, certains clients se sont sentis offensés par ces images, qui ont été retirées, et y ont vu quelque chose d'éloigné de ce qui était prévu lors de leur création",  c'est-ce qu’a écrit Zara dans un message sur le réseau social. Nous réaffirmons notre profond respect envers tout le monde".
On sent une certaine lassitude... le mois dernier, Zara avait déjà soupçonné de soutien à la Palestine pour une photo d’un mannequin à manteau noir et écharpe verte devant une porte rouge. Les marottes géopolitiques contaminent même la perception du marketing banal d’une marque de vêtements lambda.
Si on avait mauvais esprit, on pourrait faire remarquer que les procès d’intention sont plus efficaces que les fait pour faire réagir les militants...  Zara n’a pas été aussi inquiétée quand il a été démontré, en 2021, qu’elle utilisait des esclaves ouighours en Chine pour coudre ses vêtements.