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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Vous rentrez de week end énervée. Plusieurs histoires vous ont mis les nerfs en pelote. Elles ont un point commun : l’hypocrisie.

 Comme si le mot d’ordre avait été “ faites ce que je dis, faites pas ce que je fais”. J’ai d’abord bien agacée en découvrant que Marion Cotillard apportait son “soutien absolu” aux Soulèvements de la Terre, le conglomérat écoviolent dissous mercredi dernier par décret gouvernemental.

Un texte poignant publié sur Instagram, et qui lui a valu des vivats de toute la gauche nupes :  “ les activistes qui demandent une action du gouvernement à la hauteur de l’urgence, sont aujourd’hui qualifiés de criminels ou d’écoterroristes. Pendant ce temps, de grandes multinationales, de grandes banques, continuent à investir massivement dans les énergies fossiles, à construire des infrastructures qui contribuent à réchauffer le climat”  est-ce que ces actes ne sont pas infiniment plus violents, plus graves, plus criminels ?”

Marion Cotillard a le droit d’être inquiète pour la planète, non?

Oui ! nous sommes nombreux à l’être. Elle a aussi le droit d’être une égérie publicitaire de la société de consommation qu’elle dénonce, d’acheter une villa à  5 millions et demi d’euros à Los Angeles, dans laquelle elle ne se rend sans doute pas à la nage. Mais elle  peut se dispenser des leçon de vertus aux clampins qui, en une vie, n’émettront pas le carbone qu’elle émet en un an.

Horripilante aussi, l’histoire de l’activiste climatique suisse Max Voegtli, 

Racontée par le quotidien helvète Blick.  Max Voegtli est un activiste professionnel du réseau Renovate Switzerland, qui s’était il y a peu collé à la route devant le tunnel du Gothard pour dénoncer lui aussi l’inaction climatique Il s’est fait prendre la main ans le pot de confiture, en s’envolant jeudi dernier pour un voyage au Mexique. Sa justification vaut son pesant de CO2 : «Oui, je suis au Mexique pour voyager pendant deux mois. Je suis conscient des privilèges que cela implique, et ce n'a pas été une décision facile.»  Tartufe de classe mondiale.

 Et puis, il y a eu cette polémique sur Twitter née d ‘un reportage de l’émission 7 à 8 de TF1

Un reportage racontant l’histoire de deux copains du sud ouest, qui ont monté un service de traiteur. Le concept, la déclinaison d’une idée du banquet rural, de la viande, du vin, et des cuistots à béret.  L’entreprise marche bien, 300 salariés.

Que n’ont-ils pas fait là ! La même gauche Nupes que celle qui encense Marion Cotillard leur est tombée dessus. On a tout entendu. Je résume l’avalanche de commentaires : la ruralité c’est pas ça ; la tradition, c’est raciste et nationaliste. Ils sont chasseurs, quelle horreur. Porter des bérets, c’est la France rance. Toute cette viande c’est pas possible, selon un des patrons des Verts. On a tout eu : la police de la culture, celle de l’assiette, les experts en ruralité politiquement correcte.

Pour l’attachée parlementaire du député Antoine Léaument, ils sont islamophobes. Ils aiment la charcuterie et le revendiquent, c’est louche. Et puis, elle y a ajouté l’inévitable sermon  marxisant. Ce sont évidemment des bourgeois, pour faire la fête dans l’abondance en aimant les traditions.

La même attachée parlementaire qui, au cours des deux dernières années, a documenté sur son compte Instagram ses nombreux et lointains voyages. Voyages au cours desquels elle se régale des traditions culinaires exotiques, tacos au Mexique, gastronomie portugaise au Canada.

Les nouveaux curés du climat ne déçoivent jamais question hypocrisie. L'anglais a une façon très imagée de décrire ces archevêques de la moraline, incapables de faire coïncider actes et catéchisme: des moines prêchant contre le vol du boudin dans les manches. Là, ce n’est plus du boudin, c’est tout l’étal du charcutier.