3:23
  • Copié

Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Une colère très sonore au pays du grand calme. Celle de bergers d’alpages qui s’indignent de leurs conditions de vie dans les parcs nationaux. Et qui le font de façon inattendue avec un clip de rap.

Une histoire racontée il y a quelques jours par les équipes de France 3 Rhône-Alpes Auvergne, qui sont allées à la rencontre d’un collectif appelé "PastorX & the Black Patoux".  Un collectif  mené par deux bergers du Grésivaudan, Noémie Gatin et Félix Portello, qui a tourné " le premier rap pastoral” . Un message énervé qui s’adresse aux parcs nationaux français, accusés de maltraiter les bergers

Les bergers pointent, à raison un paradoxe. On leur demande d’être de plus en plus présents dans les alpages depuis que le loup est revenu en masse en France et que les attaques de troupeaux se multiplient... ils doivent les surveiller 7j/7 et 24h/24, dans des endroits reculés et dépourvus de la moindre infrastructure. Mais alors qu’ils sont devenus absolument nécessaires, les hébergements mis à leur disposition par les parcs nationaux sont incroyablement spartiates.

Effectivement, le clip montre un quotidien d’une extrême précarité.

Le problème n’est pas le travail et sa rudesse, ils l’ont choisi et ils l’aiment. Le clip raconte et montre les cabanes minuscules l’absence de chauffage, d’eau courante, la toilette dans le ruisseau où boivent aussi les brebis, l’impossibilité de cuisiner à l’abri, de faire sécher le linge, le matelas à même le sol, la hutte trop basse pour s’y tenir debout. Et aussi, le fait qu’il n’y ait aucun espace pour mettre les chiens au sec.

D’où le titre du clip, “Niche à chien”.

Que demande le collectif ?

Ils veut mettre la pression sur les parcs naturels, les propriétaires fonciers, les éleveurs, pour qu’ils investissent dans les logements pas forcément luxueux, mais qui respectent leur dignité élémentaire. En plus du rap, qui va donner un album, Ils ont lancé une pétition. Faire du bruit pour médiatiser la cause, ce qui est loin d’être évident à plus de 1.000 mètres d’altitude.

Ça bouge. Le parc de la Vanoise explique que ces petites cabanes étaient là en urgence, que faire mieux a un coût.  La bonne nouvelle, c’est que des logements d’altitude imaginés par l’école d’architecture de Lyon sont en cours d’expérimentation. Un peu plus grandes, isolées, équipée de douches, de sanitaires et de chauffage.