Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Il y a quelques mois, vous nous racontiez ici les déboires de la Gaîté Lyrique, un théâtre Parisien occupé par près de 300 migrants. Il a été évacué il y a deux mois. Et il est en très mauvaise posture. Il a besoin de beaucoup d’argent
Petit retour en arrière sur l’histoire. Pendant près de 100 jours, au début de l’année, 300 à 450 migrants avaient investi ce lieu culturel du 3e arrondissement de Paris. Un groupe manipulé par un collectif "décolonial antiraciste", spécialisé surtout dans l'utilisation politique de la misère d'autrui. Ils s’étaient installés, avec la bénédiction de la direction de la Gaité Lyrique, un endroit qui a fait des migrations une de ses thématiques phares, déclinée en concerts, en conférences, en expositions. Les équipes avaient néanmoins fini par jeter l’éponge et rendu les clés à la mairie de Paris, propriétaire des murs. Elles avaient été débordées par la masse dans un lieu absolument pas fait pour ça.
Jusqu’à l’expulsion le 18 mars par la préfecture de police pour trouble à l’ordre public.
Et les dégâts sont importants.
D’abord le théâtre “usé” par l’occupation, selon les mots de la direction, a besoin d’être remis en état. Et puis, surtout, les pertes d’exploitations. Spectacles et expositions annulés, pour un lieu qui vit à 70% de sa billetterie, ça avait fait un énorme trou dans la trésorerie. La procédure de sauvegarde menace, 70 emplois en jeu.
Et la Gaité Lyrique appelle à l’aide.
Elle a besoin de trois millions d’euros pour éponger la perte d’exploitation et se remettre en route. Elle a évidemment toqué à la porte de la mairie de Paris, qui, comme elle, avait soutenu l’occupation et qui s’était engagée à compenser financièrement une partie des pertes. Mais la directrice de la gaité lyrique se dit aujourd’hui “abandonnée” par la municipalité qui ne veut pas cracher au bassinet. Elle se défend. Elle dit avoir versé 1.3 millions de manière anticipé, le solde de trois millions de subventions annuelles consenties au théâtre pour 2025. Pas question de donner trois millions de plus.
La Gaité Lyrique espère encore s’en sortir.
Elle va tendre la main au ministère de la culture, à ses partenaires. Ironique, cette histoire : au début de l’occupation, Les protagonistes de l’histoire, la mairie, la direction du théâtre, le milieu associatif, étaient très démonstratifs sur leur grande âme, leur humanité, et ne se privaient évidemment pas conspuer les égoïstes au coeur sec qui émettaient des doutes sur l’occupation et ses buts réels.
C‘était facile : les vertueux était persuadés que la collectivité, le contribuable, vous, moi, paierait pour qu’ils puissent étaler leur morale. Ca l’est moins aujourd’hui.
On ne peut que suggérer à la Gaîté lyrique de lancer une souscription publique pour lever 3 millions manquants. Que ceux qui sont d’accord pour payer paient à la place de la collectivité essorée et qui n’a rien demandé. La générosité avec l’argent d’autrui, n’ayant aucune valeur, ce serait le moyen le plus honnête pour les donneurs de leçons vibrantes d’humanité de mettre en adéquation les principes et la sincérité.