2:58
  • Copié

Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Une histoire invraisemblable racontée par ces derniers jours par la presse suisse, mais qui n’était pas vraie.

L’histoire avait été racontée par la Aargauer Zetung, le quotidien du canton d’Argovie. Une entreprise suisse avait été, selon le journal, victime d’une attaque informatique, fin janvier. Ça consistait en un bombardement de tentatives de connections à ses serveurs par des millions de terminaux informatiques.

Une saturation, qui avait mis le système en carafe pendant quatre heures... L’attaque avait été menée par une armée de, tenez-vous bien, trois millions de brosses à dents électriques connectées, sur lesquelles des pirates avaient pris le contrôle, en mettant à profit une faille informatique du fabricant. Le but, bien sûr, rançonner la cible pour faire cesser l’attaque

On a cru que le hacker était dans la salle de bain. Mais en fait, c’était de la science-fiction !

Il est vite apparu que l’affaire était du flan. Un malentendu entre un journaliste et sa source, un conseiller en cybersécurité. Ce dernier avait imaginé un scénario pour démontrer l’intérêt de protéger les systèmes informatiques.

 L’Histoire était folle mais crédible et avait été prise pour argent comptant par le reporter. Et c’est ainsi que des millions de propriétaires de brosses à dents connectées ont commencé à les regarder comme les soldats zombies d’une armée secrète.

Histoire fausse mais qui met en lumière une vraie menace.  Les objets connectés sont des portes d’entrées innombrables pour les cybercriminels.

En 2023,il y avait dans le monde près de 43 milliards d’objets connectés. Des écouteurs, des petites enceintes, des robots de cuisine, des frigos, des pèse-personnes, des pacemakers, des brosses à dents, des appareils photos. Un interminable inventaire.

Chacun de ces objets, utilise un programme pour communiquer sans fil avec l’ordinateur de la maison, un téléphone, une box. Des programmes qui contiennent des failles, qui sont mises à profit par des hackers pour pénétrer les systèmes. Soit pour profiter de ce système et aspirer ses données... Soit pour réunir une puissance susceptible de mener des attaques sur des entreprises.

Faut-il débrancher les objets connectés pour avoir la paix ?

C’est radical, peut-être un peu trop. Une histoire fausse mais qui aura peut-être finalement une utilité.

L’informatique et le brossage des dents ont un point commun. Ils nécessitent des routines d’hygiène régulières. On se brosse les dents tous les jours pour éviter les caries. On doit faire aussi souvent que possible du nettoyage dans le parc d’objets connectés.

On sait qu’il faut faire des mises à jours des ordinateurs, des téléphones, des tablettes, il faut aussi le faire avec tous les bêtes objets connectés de nos maisons, pour profiter des corrections des développeur. Ça peut éviter à une brosse à dents connectée de se transformer en ennemi de l’intérieur.