2:06
  • Copié

Le monde de l'automobile est-il en train de se transformer, comme celui de la musique avant lui ? Volkswagen envisage de racheter le loueur de voiture Europcar pour mettre un pied dans "l'économie collaborative" : celle qui permet de rouler en voiture, sans en posséder une.

Volkswagen veut racheter Europcar. Le constructeur allemand espère ainsi pouvoir basculer dans ce qu’on appelle "l’économie collaborative". 

L’économie collaborative c’est quoi ? Aujourd’hui, on ne possède plus quelque chose, on en a simplement l’usage, comme dans la musique par exemple. Autrefois on achetait un CD, qu’on possédait. Aujourd’hui, on paye un abonnement pour avoir accès à toutes les musiques.

Et cette économie collaborative pourrait bien arriver dans l’automobile. D’autant que dans les grandes villes, on le sait, c’est de plus en plus compliqué d’avoir une voiture. Donc, plutôt que de s’évertuer à posséder un véhicule, pourquoi ne pas simplement en avoir l’usage. C’est exactement, le principe des plateformes, type Uber, Blablacar, ou Drivy - rebaptisé Get Around - qui sont autant de façon de rouler en voiture, quand on veut, où on veut, sans posséder de voiture. 

Et donc ? Avec Europcar, Volkswagen chercherait à organiser cette économie collaborative ? 

Exactement, aujourd’hui, les loueurs de véhicules ont des modèles très XXème siècle, très "ancien monde". En gros, ils attendent le gogo, dans les gares ou les aéroports, et surfacturent si la voiture est rendue avec une rayure. Pas très populaire ! D’où la faillite récente de Hertz, aux Etats-Unis. En France, Europcar a du solliciter une aide d’Etat pour survivre à la crise. 

Mais, effectivement, Volkswagen voit en Europcar, l’outil idéal pour essayer d’organiser lui-même cette économie du partage, où l’on ne possède plus de voiture, mais on paye un abonnement pour en avoir l’usage.

Avec au passage, cerise sur la gâteau, l’impression de faire une très bonne affaire financière. Puisque figurez-vous qu’Europcar appartenait autrefois à Volkswagen, qui l’a vendu pour trois milliards d’euros. Et pourrait donc, là, le racheter quasiment dix fois moins cher !

Et puis, dernier point très opportuniste. Posséder un loueur, quand on est un constructeur, c’est toujours bien pratique pour écouler ses invendus. Autant de raisons qui poussent aujourd’hui Volkswagen, à vouloir racheter Europcar.