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Ce mercredi, Axel de Tarlé se penche sur les taux d'intérêts négatifs de la BCE. Une aubaine pour les Etats, les entreprises, mais pas forcément pour les particuliers. 

La Banque Centrale Européenne devrait demain, à nouveau, baisser les taux d'intérêts qui deviendraient franchement négatifs à : - 0,5 %, voire - 0,6 % ! Axel, ça devient fou. Pourquoi les particuliers ne peuvent-ils pas profiter de ces taux négatifs ?

C'est vrai que ça défie l'entendement. On rappelle le principe : vous empruntez 100 euros, mais vous ne remboursez que 99 euros. C'est fantastique pour l'Etat français qui a encore emprunté plus de 5 milliards d'euros, la semaine dernière à taux négatifs. Fantastique aussi pour les entreprises comme Sanofi, qui vient aussi d'emprunter 1 milliards à taux négatifs. Et oui, vous avez raison : pourquoi pas nous les particuliers ?  Figurez-vous, que ça commence, chez nos voisins. En Allemagne, au Danemark, en Suisse, certaines banques proposent des taux immobiliers négatifs à leurs meilleurs clients.

En France, aucune banque n'a encore franchi le pas. Elles expliquent d'ailleurs que c'est interdit par le Code Civil. Plus précisément par un article 1902 : "Un emprunteur est tenu de rendre les choses prêtées en même quantité". En France, vous empruntez 100, il faut rendre 100.

C'est bien dommage ! On ne pourrait pas changer la loi ? 

Pourquoi pas. Mais, attention. Il y a un redoutable effet pervers si on commence à appliquer des taux négatifs aux particuliers. Car des taux négatifs, c'est valable pour tout le monde. Celui qui emprunte (très bien, il en profite) mais aussi, celui qui épargne ! Or concrètement, si on applique un taux négatifs à votre épargne, ça veut dire qu'on vous prend de l'argent. Si vous avez 100 euros sur votre compte courant, on va vous prendre un euro.

Et c'est ce qui commence à se passer en Allemagne, au Danemark, en Suisse. Où les gros comptes de particuliers sont ponctionnés. Donc, prudence. L'un dans l'autre, franchement, mieux vaut que les banques françaises ne se lancent pas dans ces taux négatifs appliqués aux particuliers.