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Des centaines de milliers d’euros ont été versées en primes exceptionnelles à quelques dirigeants, alors que l’entreprise est au bord de la faillite. Ne pouvant augmenter les salaires, à l’université du Medef, Alain Minc propose de distribuer 10 % d’actions gratuites aux salariés.

Le scandale des primes chez Vivarte relance le débat sur les inégalités en entreprise.

Vivarte c'est ce groupe de vêtement comprenant La Halle et Caroll qui est en très grande difficulté financière. La société enchaîne les cessions (André, Kookai ou encore Chevignon) et les suppressions de postes.
Grâce au Parisien, on apprend donc que les hauts cadres ont touché 700.000 euros de prime en deux ans. Ça a évidemment provoqué un tollé devant une telle incohérence entre des primes d’un côté et des suppressions de postes de l’autre.
Pour sa défense, la direction explique que l'entreprise est en pleine restructuration. Elle a donc besoin de garder certaines compétences pointues en son sein, qui s'en iraient sans ces suppléments financiers. Il faut donc leur verser ces primes ou alors payer des consultants extérieurs ce qui coûterait finalement plus cher.

Si ces primes sont justifiées, c’est "circulez, y a rien à voir" ?

Il y a quand même un problème car les inégalités sont de moins en moins bien acceptées.
D'abord parce qu'elles sont plus visibles qu'avant. Aujourd'hui, avec la transparence et les réseaux sociaux, tout se sait et tout se voit, y compris la vie dorée des plus fortunées qui s'étale sur Internet.
Et puis, dans un monde avec peu de croissance et peu de perspective, le patronat lui-même ressent bien la nécessité qu'il y a justement à mieux partager les fruits de cette maigre croissance.
C'était d'ailleurs l'un des thèmes de l'université d'été du Medef, il y a 15 jours. On y entend désormais des propositions que l'on entendait pas avant. Comme Alain Minc, qui n'est pas le plus révolutionnaire des économistes, qui explique que puisque l'on ne peut pas augmenter les salaires à cause de la concurrence internationale. Alors, oui, il vaut mieux partager le capital et les dividendes, et donc distribuer des actions gratuites (10% du capital) à tous les salariés.
En tous les cas, on voit bien qu'il faut réenchanter le monde du travail et les classes moyennes.