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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Facebook s'écroule en Bourse. L'entreprise est sanctionnée par un vaste scandale de fuites de données.

L'affaire a éclaté aux États-Unis. Elle a fait chuter hier de près de 7% l'action Facebook, soit 30 milliards d'euros de valeur boursière partie en fumée, l'équivalent d'un groupe comme Renault ou EDF.
Nous sommes en 2014. Un soit-disant universitaire propose sur Facebook de faire des tests de personnalités, moyennant rémunération. Près de 300.000 personnes vont participer à ces tests.
Mais, en fait, ce pseudo universitaire va ainsi récupérer, non seulement les données personnelles de ces 300.000 internautes, mais aussi de tous leurs amis et de tous leurs contacts. Soit en tout 50 millions de profils Facebook : goût, sexe, religion, appartenance politique ou encore adresse.
Tous ces profils seront ensuite récupérées par l'entreprise Cambridge Analytica qui en fera un usage ciblé à des fins politiques et pour cause, le vice-président de cette entreprise n'est autre que Steeve Banon, ancien conseiller de Donald Trump.
Voilà comment, à l'insu de Facebook et des internautes, on a utilisé des profils Facebook à très grande échelle, 50 millions, pour manipuler une élection. D'autant que la même technique aurait été utilisée lors du vote du Brexit en Grande Bretagne en faveur du Brexit.
C'est là un exemple flagrant et massif de ce dont on parle depuis des années : l'utilisation, à notre insu, des données personnelles à des fins commerciales ou politiques.

Cette affaire a fait réagir nombre de politiques aux États-Unis et en Europe : La Commissaire Européenne, en charge des données personnelles, s'est dit "horrifiée".

Car cela montre l'incapacité de Facebook et des réseaux sociaux à protéger et à maitriser nos données personnelles ou nos données privées.
Cela devient donc un sujet politique. Certains veulent faire comparaitre le patron de Facebook devant le Sénat.
On le voit, cette affaire pourrait bien accoucher d'une régulation beaucoup plus forte en matière de protection des données personnelles.
À la clé, c'est donc tout le fonctionnement de Facebook qui consiste à exploiter nos données privées qui est menacé.
Bref, c'est une sale semaine pour les Gafa (Google, Facebook et compagnie).
En Europe, on veut davantage les taxer et aux États-Unis, on veut davantage les réguler.
Après des années de laisser-faire, ils vont devoir rentrer dans le rang.