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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Axel de Tarlé, on se pose la question ce matin de l’avenir du nucléaire. Parce qu’ici, à Gravelines, le coût de production de l’électricité reste encore relativement bon marché, mais le site n’est pas éternel et dans les futures centrales, les fameux EPR, la facture s’envole.

La centrale de Gravelines a été construire au début des années 1980. Elle fait partie de ce parc nucléaire français, lancé dans les années 1970 remarquablement efficace - 58 réacteurs qui assurent aujourd'hui les trois quarts de notre électricité, et à très bas coût - 42 euros du MegaWatt/heure. C'est l'une des électricités les moins chers d'Europe. Mais, ce parc vieillit. Fessenheim, la plus ancienne de ces centrales - 1977 - sera fermée d'ici la fin du quinquennat. Il faut donc penser à la suite.

Que faire ?

On a lancé un nouveau programme de construction avec de nouveaux réacteurs, dit de 3ème génération, le fameux EPR. Mais problème, on a le plus grand mal à construire cet EPR.

Pourquoi ?

D'abord, parce qu'on a un peu perdu la main. EDF n'avait plus construit de centrale depuis 20 ans. Et puis, ce nouveau réacteur - très compliqué - a été conçu après Tchernobyl et donc, il est bardé de sécurité. Au point qu'on a le plus grand mal à le faire démarrer. A Flamanville, les travaux ont déjà 7 ans de retard et la facture a plus que triplée. Au point que l'électricité produite y sera hors de prix - deux à trois fois plus cher - et surtout plus cher que l'éolien ou le solaire. Le nucléaire pas cher, c'est fini ! Et donc, beaucoup disent "Arrêtons les frais" ! Le nucléaire est technologie devenue "trop compliquée, trop dangereuse et trop coûteuse". 

Alors pourquoi on s'entête ?

Le nucléaire garde deux atouts décisifs : la production est continue, contrairement aux énergies propres qui sont alternatives. Or, on veut de l'électricité tout le temps. Le deuxième point, et ça peut paraître paradoxal, c'est que le nucléaire ne rejette pas de C02. Ces deux avantages qui incitent la France à continuer. Mais, ça va coûter très cher, il va falloir prolonger les centrales existantes, en construire de nouvelles, démanteler les anciennes. Une facture qui se chiffre en centaines de milliards d'euros.