Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à une intelligence artificielle qui est capable de négocier une réduction ou de résilier un abonnement à notre place.
On s’inquiète souvent des intelligences artificielles qui piquent notre boulot. Mais ce matin, vous en avez trouvé une plutôt sympathique : elle est capable de négocier une réduction ou de résilier un abonnement à notre place.
Vous connaissez peut-être les services de robots avocats. Ceux qui vont puiser dans des tonnes de décisions de justice pour générer des lettres types afin que l’on puisse contester une contravention par exemple. Ils fonctionnent très bien. Problème : il faut quand même envoyer les courriers ou appeler le service client.
Eh bien, grâce à l’intelligence artificielle, on n’aura plus rien à faire du tout. Après vous avoir posé quelques questions pour connaître votre problème. Puis récupéré toutes les informations concernant l’affaire. Le logiciel va se débrouiller tout seul. Et faire toutes les démarches, en autonomie, à votre place.
C’est-à-dire qu’il pourra passer des coups de fil à notre place ?
Non, pas encore. C’est la seule limite. Mais il peut envoyer des courriers. Et surtout, se connecter aux services clients et à leurs plates-formes de chat. On vient d’en avoir une démonstration par le service DoNotPay, un des premiers à avoir lancé un robot avocat. Son logiciel a été lâché sur le service client d’un opérateur internet. Il a interpellé le téléconseiller. Expliqué que le service n’était pas si bon que cela. Qu’il y a eu plusieurs coupures récentes. Qu’il avait tout ce qu’il faut pour intenter un procès. Et que tel ou tel concurrent proposait mieux…
Tout cela, sans que le téléconseiller se rende compte qu’il a affaire à un robot (on peut même le paramétrer pour le rendre plus ou moins virulent). Et après quatre, cinq échanges, on lui a proposé une ristourne sur la facture. Mission accomplie !
Il s’agissait d’un abonnement internet. Mais le système fonctionne aussi pour un vol annulé, une commande Deliveroo ou UberEats, un abonnement à un club de sport et toutes sortes de réclamations.
Et s’il tombe sur un autre robot (comme c’est souvent le cas dans les chats) ?
Justement, comme c’est un robot, il connaît toutes les astuces pour faire basculer la conversation vers un conseiller humain.
Ce module est encore en test. Il ne sera déployé que l’année prochaine. Mais il montre les progrès réalisés par l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, quand il s’agit de rédiger un texte, la machine fait aussi bien qu’un humain. Cela inquiète les profs et les journalistes. Mais je suis sûr que cela intéresse ceux qui détestent les démarches administratives.
