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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse au vaccin pour réduire les émissions de méthane des vaches.

L’innovation du jour, c’est un vaccin pour les vaches. Alors, pas un vaccin qui les protège d’une maladie en particulier. Un vaccin qui réduit leurs émissions de méthane !

Les rots et les pets des vaches responsables du réchauffement climatique. On l’a souvent répété : 40% des émissions de méthane viennent de l’élevage notamment des ruminants !

Le méthane, on en parle moins que du CO2. Pourtant, c’est le deuxième gaz qui contribue le plus au réchauffement climatique. Il a même un effet de serre presque 30 fois plus important que le CO2. Il est donc critique d’arriver à réduire sa présence dans l’atmosphère. Et on se dit qu’avec les vaches on a un formidable levier. C’est pour cela que l’on travaille sur toute une série de stratégies : changer leur alimentation, leur installer un filtre au-dessus des naseaux (une sorte de masque). Certains essaient même des croisements pour créer des races « à faibles émissions ». C’est ainsi que l’on a réussi à créer une race de mouton qui produit 10% de gaz de moins que la moyenne.

Mais la solution la plus prometteuse, c’est d’arriver à développer un vaccin. Il s’attaquerait directement aux bactéries qui produisent le gaz pendant la digestion. Cela permettrait de réduire très simplement les pets, les rots et donc les émissions de méthane.

Et il existe déjà ce vaccin ?

Oui, il y en a même plusieurs, mais uniquement dans les labos. Pourtant, des dizaines d’équipes travaillent sur des vaccins différents depuis plusieurs des années. Mais jusqu’ici, rien n’est sorti. Il faut dire que c’est compliqué : le vaccin doit rester efficace pendant des mois, voire des années. Il ne doit pas perturber la digestion de l’animal. Et il doit être bon marché pour avoir un impact massif.

Mais ça y est ! Un premier vaccin, qui répond à ces critères, est tout proche de la commercialisation. Celui de la société ArkeaBio. Il n’attend plus que l’aval des autorités sanitaires.

Est-ce qu’il supprime toutes les émissions de méthane ou seulement une partie ?

Une partie seulement : autour de 70%, d’après leurs tests. Ce qui serait énorme.

On le rappelle : l’élevage émet plus de gaz à effet de serre que le transport. Vacciner les vaches serait comme mettre un comprimé dans le réservoir des voitures actuelles. Et réduire, d’un coup, leurs émissions de 70%... Vous imaginez l’enjeu. Il est colossal.