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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

L’innovation du jour va nous permettre de respirer un peu mieux dans les villes. Il s’agit d’un muret végétal qui dépolluerait autant que 275 arbres.

275 ! C’est très précis. Pourtant, il s’agit d’un petit mur de 4 mètres sur 3. La taille d’un panneau publicitaire, mais un peu plus épais. Parce qu’à l’intérieur, il y a un mur végétal sur lequel on a eu la bonne idée de ne planter que des mousses (les mêmes que dans les sous-bois). Pourquoi des mousses ? Parce que c’est probablement ce qu’il y a de mieux pour absorber la pollution. Non seulement elles transforment le CO2 en oxygène, mais en plus, elles peuvent piéger et digérer les particules fines, l’ozone ou encore l’oxyde d’azote des gaz d’échappement.

Du coup, un petit muret de mousses est capable d’absorber 240 tonnes de CO2 et de particules par an, soit l’équivalent d’une petite forêt de 275 arbres.

C’est étonnant. Si ça marche aussi bien, pourquoi on ne plante pas plus de mousses dans les villes ?

D’abord, parce que personne n’y avait pensé avant. Mais surtout parce que les mousses ont besoin à la fois d’ombre et d’humidité, ce qui est assez difficile à trouver en centre-ville. Or c’est justement ce qu’apporte ce mur végétal. Il récupère l’eau de pluie et s’appuie sur des capteurs pour contrôler l’humidité. Il y a donc pas mal de technologie à l’intérieur. Mais cela revient beaucoup moins cher que de planter des arbres en ville où d’ailleurs, il n’y a plus de place, aujourd’hui.

On les a déjà installés quelque part ces murets dépolluants ?

Oui, cela commence. C’est une startup allemande qui a eu l’idée : la société Green City Solutions. Ses premières installations ont eu lieu, chez eux, à Dresde et à Berlin. Et désormais, ils commencent à exporter à Londres et au Portugal.

Pour le moment, il n’y a pas d’installations en France. Mais vous avez peut-être entendu parler de concepts similaires testés à Paris et à Toulouse : des sortes de colonnes Morris bourrées d’algues. Elles sont un peu moins efficaces puisqu’elles remplacent l’équivalent de 100 arbres, contre près de 300 pour les mousses. Et elles ne filtrent pas les particules fines. Mais c’est la même idée : intégrer des végétaux au mobilier urbain. Pas seulement pour faire joli. Mais aussi pour nous aider à mieux respirer.