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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse à un mini robot capable de communiquer avec les abeilles en utilisant leur célèbre danse.

L’innovation du jour, c’est une première. On a réussi à communiquer avec une autre espèce dans son propre langage. En l’occurrence : les abeilles.

Une première, car jusqu’ici, on cherchait plutôt à s’assurer que les animaux comprennent notre langage. On apprend la langue des signes aux singes par exemple. On dresse les chiens pour qu’ils nous comprennent… Mais on n’avait jamais cherché à reproduire leur langage, puisque beaucoup de scientifiques sont persuadés que les animaux n’ont pas de langage. En revanche, on sait qu’ils sont capables de communiquer entre eux. Que ce soit avec des signes, des cris ou des gestes. Ce sont ces moyens de communication que l’on cherche aujourd’hui à décoder. Et dans ce domaine, une étape vient d’être franchie. Avec un mini robot capable de communiquer avec les abeilles en utilisant leur célèbre danse (quand elles vibrent et tournent sur elles-mêmes). Et ça marche ! Les abeilles sont très réceptives. Apparemment, elles écoutent et elles comprennent tout ce qu’on leur raconte.

Mais qu’est-ce qu’on leur dit à travers le robot ?

On ne leur fait pas la causette. On ne leur parle pas de la pluie et du beau temps. C’est une danse qui permet de les guider vers les meilleures zones où il y a du pollen. Or là, les chercheurs veulent leur faire éviter tous les endroits où elles risquent de tomber sur des pesticides ou sur des prédateurs. On sait que les abeilles sont menacées. Leur population n’arrête pas de chuter. Donc on communique avec elles pour essayer de les préserver.

Ces robots qui soufflent à l’oreille des abeilles, il y en a déjà dans les ruches ou c’est encore de la recherche en labo ?

Ça commence. Les premiers viennent d’être installés dans les ruches. On veut habituer les abeilles dès leur naissance pour qu’elles acceptent le robot comme si c’était un des leurs. Objectif à terme : créer des ruches totalement autonomes qui pourront guider les abeilles vers les bons endroits et leur faire éviter les mauvais. On pourrait alors en installer partout et recréer de la biodiversité.

Il s’agit d’un projet baptisé Hiveopolis. Un projet porté par l’Union Européenne. Une étape importante vient de franchie : être capable de se faire comprendre par les abeilles et surtout, de gagner leur confiance.