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Il existe plusieurs solutions technologiques pour faire face aux accidents industriels que ce soit en amont avec le confinement ou le colmatage automatique des fuites, mais après-coup avec des supers éponges, des filtres de matériaux chimiques ou la désintoxication des sols.

Anicet Mbida s’intéresse ce mercredi aux solutions technologiques qui existent en cas d’accident industriel. Mais, avant, il faut rappeler ce qu’est un site Seveso.

C’est le nom d’une ville en Italie où, dans les années 70, il y a eu un accident dans une usine de produits chimiques. Pendant une dizaine de jours, on a caché à la population les dangers des produits déversés dans la nature.
C’est le nom de cette ville que l’on a ensuite donné à une directive européenne qui doit répertorier et quantifier tous les produits toxiques d’un site industriel. Et surtout, mettre en place des procédures pour prévenir les accidents (des contrôles notamment) ainsi qu’un plan d’urgence en cas problème. C’est ce manque d’information qui est aujourd’hui pointé du doigt.

Quelles peuvent être les solutions techniques en cas d’accident comme celui qu’on vient de connaître ?

Malheureusement, aujourd’hui, l’essentiel des solutions tourne autour de la prévention, avant que l’accident n’ait lieu. On va par exemple utiliser des cuves spéciales avec des systèmes de confinement automatique. On va préférer des matériaux qui résistent à de fortes températures et à une pression maximale. Cela évitera aux produits dangereux de s’échapper. Enfin, on va renforcer la sécurité du site en cas d’attaque terroriste par exemple.

Et après l’accident, à part un plan d’urgence ?

C’est plus compliqué, car les solutions actuelles ciblent uniquement les produits chimiques les plus répandus en cas catastrophe. Pour les marées noires par exemple, il existe des éponges superfiltrantes qui n’absorbent que le pétrole. On distribue des pilules d’iode pour protéger la population de la radioactivité. On sait aussi filtrer certains polluants classiques dans l’eau.
Mais dans la plupart des sites industriels, on a plutôt affaire à des cocktails chimiques. On peut difficilement prévoir contre quelle substance il faudra lutter. Alors on se contente de confiner certaines zones, d’évacuer la population, d’interdire les produits agricoles. Mais il n’y a pas d’autre choix que de laisser les substances toxiques se diluer dans la nature. D’où l’intérêt de la prévention et du classement Seveso pour éviter, par exemple, de construire trop près des habitations.