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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à une solution pour lutter contre la pénurie de chauffeurs, des lignes de bus totalement autonomes.

L’innovation du jour, c’est une solution radicale à la pénurie de chauffeurs : créer des lignes de bus totalement autonomes. Le premier service public de bus sans chauffeur va ouvrir dans quelques semaines.

Ce sera à partir du 15 mai. Pas en France, en Écosse dans la périphérie d’Édimbourg. C’est tout aussi important, car pour la première fois, il s’agit d’un bus traditionnel, sur une ligne officielle, qui prend des nationales, qui traverse des villes et qui peut rouler à 80 km/h. Jusqu’ici, quand on voyait des bus autonomes, c’était surtout des navettes de 7-8 places, limitées à 50 km/h sur des voies réservées. Bien sûr, la plupart des opérateurs travaillent sur de véritables bus autonomes. Mais pour l’instant, cela se limite à des expérimentations. Aucune date de mise en service n’a encore été évoquée.

Il est donc intéressant de voir un premier service ouvrir officiellement. Comme vous l’avez précisé, on ne parle pas d’une entreprise privée qui chercherait à faire des économies de main-d’œuvre. Mais d’un service public développé en coopération avec l’État. Donc, croyez-moi, il va être suivi de très près dans le monde entier.

Comment ça se passe ? Tout est automatisé ou il y a quand même un être humain en cas de problème ?

Si, il y aura quelqu’un pour rassurer. Vous imaginez : le bus arrive, il tourne, il freine tout seul… Mais il n’y a personne au volant. Même moi, j’aurai peur de monter. Donc, dans un premier temps, il y aura toujours quelqu’un. Il jouera le même rôle que les liftiers avec les tout premiers ascenseurs. Les gens avaient peur de monter. Cela les rassurait qu’il y ait un employé de la compagnie capable d’intervenir en cas de problème.

Petit à petit, l’inquiétude a disparu et on a remplacé les liftiers par un interphone. Ce sera probablement la même chose avec ces bus autonomes.

Il y a quand même la question de l’emploi. On remplace des hommes et des femmes par des machines !

C’est vrai… Sauf qu’il manque 15.000 chauffeurs d’autocars en France, du jamais vu dans le secteur. On a du mal à recruter, car c’est un métier pénible, avec des agressions fréquentes et des horaires à rallonge (et c’est la même chose en Écosse). Donc, oui, la question de l’emploi reste importante. Mais on a tendance à la reléguer au second plan dès qu’il y a pénurie de main-d’œuvre.