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Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

Une étude vient de le confirmer. La durée des morceaux est de plus en plus courte. On est passé de 4 min 30 en 1995, à 3 min 42 aujourd’hui. On a perdu presqu’une minute. Comment ça s’explique ?

Tout simplement par la façon dont les artistes sont rémunérés sur les plates-formes de streaming. Il faut savoir qu’ils ne touchent de l’argent qu’après 30 secondes d’écoute. Le morceau peut donc durer 2, 5 ou 10 minutes, l’artiste touchera toujours le même montant. Comme aujourd’hui, l’essentiel des revenus vient de Spotify, Deezer, Apple et consorts, les artistes ont fini par optimiser leurs gains avec des chansons pas trop longues pour qu’on puisse rapidement écouter la suivante.

Qu’est-ce que ça signifie ? Qu’on finira par n’avoir que des chansons optimisées à 31 secondes ?

Non, peut-être pas. Parce que la musique ce n’est pas que le streaming. Il y a tout un écosystème : les vidéo-clips, la diffusion à la radio… Vous imaginez un concert ou une boite nuit avec des chansons de 31 secondes ! En revanche, cela a changé la façon même de composer les morceaux. Sur les tubes les plus récents, vous remarquerez qu’il n’y a plus d’intro et que le refrain arrive beaucoup plus tôt. C’est pour vous accrocher tout de suite et pour que vous restiez jusqu’à la barre fatidique des 30 secondes. Comme ça, l’artiste sera sûr d’être payé. Les artistes se sont toujours adaptés au support. Les singles font traditionnellement moins de 5 min, parce que c’était la durée maximale d’un 45 tours.