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Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce vendredi, il s'intéresse à une invention qui devrait permettre de lutter contre la déforestation, le bois produit en laboratoire.

L’innovation du jour, c’est du bois qui pousse en laboratoire. Après "le steak sans vache", Anicet Mbida a trouvé "la planche sans arbre". On va pouvoir fabriquer des morceaux de bois de n’importe quelle forme, sans avoir à couper le moindre arbre.

Tout va se faire par culture cellulaire, exactement comme la viande en éprouvette. On part de vraies cellules d’arbre. On les fait se développer en laboratoire. Et elles finissent par créer du bois.

Avantage : on peut fabriquer le morceau que l’on veut. Par exemple, juste le tronc, sans l’écorce, les branches ou les racines. Donc on évite les déchets. Surtout, on peut lui donner n’importe quelle forme. Et faire pousser directement des planches, des pieds de table ou des portes de meuble.

Ce sont des chercheurs du MIT aux États-Unis qui viennent de démontrer que c’est possible. Ils ont fait pousser un carré en bois (comme un cadre de tableau), sans toucher le moindre arbre.

C’est long comme processus ? Il faudrait combien de temps pour faire pousser une planche ?

Oui, c’est assez long. Cela peut prendre jusqu’à deux ans. Pourtant, cela reste infiniment plus rapide que dans la nature. Il faut attendre 20 ans avant d’avoir un volume de bois rentable avec du peuplier, alors qu’il s’agit d’un arbre à croissance rapide.

En faisant pousser ses planches en labo, on gagne du temps et cela revient moins cher. Puisqu’il n’y a plus besoin de couper l’arbre, de le transporter, de le scier et de coller les morceaux pour en faire des planches.

Quel est l’objectif final ? Justifier la déforestation ?

On espère que non ! Il existe des forêts durables, elles fonctionnent bien. Pour moi, il s’agit simplement d’un outil supplémentaire pour la filière-bois. Un outil plus souple qui permet de laisser les arbres, bien tranquilles là où ils sont. Et de faire pousser les morceaux les moins nobles en laboratoire.