L'électro-carburant, une alternative au diesel et au kérosène qui devrait servir dans de nombreux secteurs

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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Aujourd'hui, il évoque l'électro-carburant, une alternative au diesel et au kérosène dont la production en volume devrait commencer l'année prochaine.

L'innovation du jour est un nouveau type de carburant qui vise à réduire les émissions de CO2. Ce n’est pas du biocarburant mais de l’électro-carburant. Quelle est la différence ?

"Tout d’abord, les deux sont plus vertueux à produire. Et ils peuvent se substituer à l’essence, au diesel et au kérosène (on peut en mettre directement dans les moteurs actuels). La différence ? C'est que le biocarburant est fabriqué à partir de végétaux. L’électro-carburant est, lui, conçu à partir d’hydrogène vert et surtout de CO2 récupéré dans l’air. Il va donc supprimer les émissions des usines puisque c’est dans leurs fumées qu’il va chercher sa matière première. Et il ne fera aucune concurrence à l’agriculture. 

Cela signifie qu’il rejette tout de même du CO2 dans l’atmosphère ?

C’est vrai. Mais il s’agit de CO2 recyclé qui aurait déjà dû être rejeté par un industriel. Ce n’est évidemment pas idéal. Mais dans de nombreux secteurs, on n’a pas d’autre solution pour atteindre la neutralité carbone. Prenez le transport aérien ou le fret par bateau : aujourd’hui, il n’y a aucune alternative viable au fioul ou au kérosène. On parle de bateaux électriques ou d’avions à hydrogène mais ce sont des projets extrêmement lointains.

Il faut aussi rappeler qu’un tanker ou un avion reste en service pendant facilement 30 ans. Dans tous les cas, la transition prendra énormément de temps. C’est pourquoi on a besoin de solutions intermédiaires comme l’électro-carburant.

Ça doit être beaucoup plus cher que le fioul ou le kérosène...

Deux fois plus ! C’est le principal problème. Mais il va bénéficier de subventions et servir à faire de la compensation carbone. Encore une fois, dans certains secteurs, il n’y a pas d’alternative. La production en volume devrait commencer l’année prochaine. On devrait donc en réentendre parler."