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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il revient sur le test de la Nasa pour dévier la trajectoire d'un astéroïde. Un satellite kamikaze a été envoyé il y a presqu’un an avant de percuter l'astéroïde visé dans la nuit du 26 septembre dernier.

Il y a une quinzaine de jours, on a eu droit au remake du film "Armageddon". Comme Bruce Willis, la NASA a tenté de dévier un astéroïde. Les analyses de l’impact sont enfin tombées. Est-ce que ça a marché ou pas ?

Oui, ça a fonctionné ! Les dinosaures auraient été jaloux. On vient de prouver qu’il était possible de modifier la trajectoire d’un astéroïde au cas où il se dirigerait vers la terre. Je rappelle rapidement ce qu’il s’est passé. Un satellite kamikaze a été envoyé il y a presqu’un an. Il a parcouru 11 millions de kilomètres. Et dans la nuit du 26 septembre dernier, il a percuté sa cible de plein fouet : un astéroïde qui ne présentait aucun danger. C’était simplement un test pour s’assurer que c’est possible. Depuis l’impact, les télescopes du monde entier décortiquent la trajectoire de l’astéroïde pour vérifier qu’il a bien été dévié. Et si oui, de combien.

Et alors ? Il a été dévié de beaucoup ?

Oui, d’une dizaine de mètres. Ce qui est beaucoup plus que prévu. Même une déviation de quelques centimètres aurait été un succès. Il faut savoir qu’un écart de quelques millimètres sur des millions de kilomètres peut déjà être largement suffisant pour qu’un astéroïde potentiellement dangereux finisse par éviter la terre.

Évidemment, cela signifie qu’il faut agir suffisamment tôt, quand le danger est encore loin. D’où l’accent mis actuellement sur la surveillance de tout ce qui grouille autour de notre planète. Plus de 30.000 objets célestes sont désormais référencés, catalogués. Et leur trajectoire est surveillée de très près.

Est-ce qu’il y a des risques potentiels ?

Non, aucun dans les 30 prochaines années. Celui que l’on surveille le plus est un gros rocher de 700 mètres de diamètre. Donc largement de quoi détruire un pays s’il percutait la terre. Mais les risques de collision sont infimes. Et si cela arrivait, ce ne serait pas avant 2056. Donc cela laisse encore un peu de temps pour perfectionner nos techniques de défense.

On a marché sur la lune, envoyé des rovers sur Mars… On entre maintenant dans l’ère des missions spatiales humanitaires, celles qui pourraient protéger la terre et nous éviter de connaître le même sort que les dinosaures.