Électricité : transformer les gratte-ciels en batteries géantes pourrait faciliter le stockage

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Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce jeudi, il s'intéresse à une idée surprenante pour stocker l’électricité solaire ou éolienne : transformer les gratte-ciels en batteries géantes.

Ce matin, vous arrivez avec une idée surprenante pour stocker l’électricité solaire ou éolienne : transformer les gratte-ciels en batteries géantes. 

Des batteries par gravité pour être précis… Le concept assez simple : tout repose sur la cage d’ascenseur d’une très haute tour. Dès que l’on produit un excès d’énergie renouvelable, plutôt que de le laisser se perdre dans la nature, on l’utilise pour faire monter des poids le plus haut possible avec une cabine d’ascenseur. Et dès qu’on a besoin d’énergie, on laisse redescendre ces poids, par gravité dans la colonne, et on récupère de l’électricité avec des générateurs installés dans les poulies. 

C’est très malin. Une idée que l’on doit à équipe de chercheurs de l’IIASA de Vienne en Autriche. J’aime beaucoup le nom qu’ils lui ont donné : « LEST », l’acronyme de Lift Energy Storage System. C’est-à-dire système de stockage d’énergie par ascenseur. 

Ce sera réservé aux nouveaux gratte-ciels ou ça peut fonctionner sur ceux déjà construits ? 

C’est justement l’intérêt. La technique peut facilement être adaptée sur les immeubles existants. Il faut savoir que beaucoup de grandes tours ont déjà équipé leurs ascenseurs d’un système de récupération d’énergie à la descente. Dans ce cas, ce sera encore plus rapide à intégrer. Il faudra quand même bien gérer le va-et-vient des ascenseurs, sinon les usagers risquent de passer leur temps à les attendre. 

Et on peut stocker beaucoup d’énergie comme ça, dans un gratte-ciel ? 

Évidemment, cela va dépendre de sa taille et du taux de fréquentation des ascenseurs. Mais les chercheurs estiment qu’avec l’ensemble des gratte-ciels de la planète, on pourrait stocker jusqu’à 300 gigawatts-heures d’énergie, soit l’équivalent de ce que consomme une ville comme New York en un mois. Ce qui n’est pas mal. D’autant qu’on parle d’une infrastructure déjà présente en plein cœur des villes. Il n’y a rien d’autre à construire. 

Alors, ça ne remplacera jamais des batteries classiques. C’est un système qui aurait du mal à absorber de gros pics de consommation. Mais c’est un outil de plus, bon marché, pour s’attaquer à un problème qui va devenir de plus en plus criant : celui du stockage de l’énergie.